Mac SA et Tunisie Valeurs, organisateurs de “ The New Tunisia’s Investment Conference”, tenue à Tunis le 15 et 16 septembre 2011 ont consacré deux sessions au contexte économique Tunisien d’après le 14 janvier et à la situation actuelle et aux perspectives du marché financier.
La première session modérée par l’économiste Moncef Cheikhrouhou a mis l’accent sur les apports de la révolution Tunisienne en termes d’opportunités pour le pays et pour ses partenaires. Pour Aziz Mebarek, dirigeant de Tuninvest, et outre ce qui s’est passé en Tunisie, la révolution Libyenne est « une bonne nouvelle » pour notre pays et pour sa société. Il a rappelé que pratiquement toutes les entreprises figurant dans le portefeuille de Tuninvest font au moins 15% de leur chiffre d’affaires en Libye.
Par ailleurs, Mebarek a insisté sur la nécessité de miser sur l’Entrepreneuriat pour le développement de la Tunisie et l’obligation d’y assainir le climat d’affaires. Il a énuméré quelques secteurs porteurs à ses yeux (Santé, TICs, etc.). Il a appelé à la libéralisation des investissements Tunisiens dans la région du Maghreb.
Pour sa part, Badreddine Ouali, fondateur de BFI, Vermeg et ODDO, a insisté sur la réforme de l’enseignement en vue d’améliorer l’employabilité des jeunes Tunisiens. Prenant la parole, Radhi Meddeb, patron de Comete Engineering, a rappelé que la principale cause de la révolution Tunisienne est le déficit de gouvernance qui y régnait. Il a indiqué que le taux officiel (jusqu’à début 2011) du chômage (14%) cachait des disparités importantes entre les régions, les sexes et les niveaux des diplômés. Pour ces derniers, le chômage allait jusqu’à 50%. Meddeb a mis en exergue, également, le déficit d’infrastructures et son impact négatif sur l’économie du pays.
La deuxième session de la conférence, menée par l’universitaire et ancien ministre Elyés Jouini, a été consacrée à la situation actuelle et les perspectives du marché financier Tunisien. Le Vice-président de Paris-Dauphine a indiqué que la capitalisation boursière de la place Tunisoise ne représente qu’environ 10% du PIB du pays, loin des indicateurs des places européennes et même des bourses des pays voisins (Egypte et Maroc).
A son tour, Elyés Ben Rayana, Responsable de la Stratégie à la BIAT, a insisté sur les complémentarités entre le financement bancaire et le recours au marché boursier. Il a mis l’accent sur la fragmentation du secteur bancaire Tunisien caractérisé par la présence de 18 banques.Il a, également, relevé le manque manifeste de grands « champions nationaux» (Grands groupes, Conglomérats, etc.) capables de jouer le rôle de locomotives de la bourse de Tunis. Il a constaté que la place reste dominée par des groupes financiers (banques, sociétés de leasing, etc.). Le speaker, a également, illustré ce manque de « champions » par un indice de concentration de la bourse de Tunis. Cet indicateur montre que 5% des sociétés cotées à Tunis représentent 25% de la capitalisation boursière. A titre de comparaison, ledit indicateur monte à plus de 45% pour les autres bourses de la Région.
L’entrepreneur Mohamed Frikha, fondateur de Telnet et de la future compagnie aérienne Syphax, a exposé sa réussite entrepreneuriale et a évoqué notamment le succès de l’introduction en bourse de Telnet . Cette opération est la première à avoir lieu à la bourse de Tunis après le 14 janvier. Frikha a indiqué qu’il compte développer les activités de son groupe en Europe, en Amérique du Nord et dans les pays du Golfe en créant des filiales ou en procédant à des acquisitions d’entreprises situées dans ces régions, Tunis restant un « back-office » pour ses activités technologiques. Telnet ouvrira très prochainement un centre de recherche et développement au pôle d’El Ghazala.
Jonathan Auerbach, intervenant financier newyorkais, a présenté son partenariat (recherches et investissement) depuis plusieurs années avec Tunisie Valeurs pour promouvoir le marché Tunisien. Il a également étalé son expérience acquise sur les marchés émergents.
L’intervention finale a été celle de Redouane Benamadi du Global Financial Markets (SFI). Il a présenté les activités de la Société Financière Internationale (SFI) dans la région d’Afrique du Nord et du Moyen Orient (MENA). Cette filiale de la Banque Mondiale dédiée au secteur privé compte ouvrir très prochainement une représentation (et non un simple bureau de liaison) à Tunis.
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