Dans une note sur la conjoncture économique en Tunisie, la Banque Centrale dresse le bilan des neuf premiers mois et récapitule les principales données prévisionnelles pour l'ensemble de l'année 2022.
La BCT revient entre autres sur le financement du budget de l'Etat, dans un contexte marqué par les difficultés de mobilisation de ressources extérieurs, et en l'absence d'accord avec le FMI. Ainsi, seulement la moitié de l'enveloppe prévue dans la loi de finances a été mobilisée à fin septembre. La Tunisie, comme d'autres pays émergeants est confrontée aux nouveaux défis nés du conflit russo-ukrainien, dont le durcissement des conditions financières internationales avec les resserrements des politiques monétaires et l'appréciation du dollar. La note rappelle que l'orientation quasi-généralisée des banques centrales vers le resserrement de la politique monétaire au cours des derniers mois dans un contexte marqué par une forte accélération de l’inflation dans le monde qui a atteint des pics historiques. Rappelons que la BCT a procédé à deux reprises au relèvement de son taux directeur cette année, de 75 points de base en mai, puis 25 points de base au cours du mois d'octobre.
D'autre part, sur les neuf premiers mois de l'année, les crédits au secteur privé ont enregistré une accélération 5,5% à fin septembre 2022 contre 1,7% en 2021. Cette évolution reflète essentiellement la hausse crédits à court terme. L’augmentation des crédits aux entreprises privées a profité essentiellement aux secteurs des industries manufacturières et du commerce. Les crédits à MLT ont connu une baisse de 213 MD.
Les principales données pour le secteur extérieur font état d'une hausse de 85,4% des recettes touristiques à fin septembre, contre une quasi-stagnation un an plus tôt. La couverture des importations par les exportations a atteint, sur la même période, 68,7%, contre +73,7% à fin septembre 2021. Les revenus du travail ont progressé de 11,5% à fin septembre 2022 contre +37,8% un an plus tôt
Pour les prévisions, le document situe la croissance du PIB réel entre 2,2 et 2,5%, alors que le taux de croissance au deuxième trimestre s'est situé à 2,8%. La note rappelle que la loi de finances 2022 prévoit un taux d'investissement de 16,2% du PIB, et un taux d'épargne de 8,6%. Selon la BCT, le déficit budgétaire devrait atteindre à 9% à fin 2022. le déficit courant enregistrer un élargissement de 3% du PIB pour atteindre 9,5% à la fin de cette année, contre des prévisions initiales de 6,5%, soit un dépassement d'environ 4,5 milliards de dinars. Le surplus proviendrait essentiellement de l'énergie, à hauteur de 2 milliards de dinars, contre 1,5 milliards de dinars provenant des produits de première nécessité et 0,5 milliards de dinars sous l'effet de la décélération de la croissance dans la zone euro, et 0,5 milliards de dinars découlant de l'appréciation du dollars . A noter que le dinar s'est déprécié de 12,8% par rapport au billet vers, contre un gain de 0,9% face à l'euro depuis le début de l'année est jusqu'au 18 octobre.
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