Tunisie : La Banque mondiale révise le taux de croissance de 2017 à la baisse, pointe du doigt l’élite du pays et appelle à un dialogue sur « le malaise social » avec les syndicats

Dans un rapport consacré à la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), publié ce lundi 17 avril 2017, la Banque mondiale a révisé à la baisse le taux de croissance prévu pour la Tunisie pour l’année en cours. Initialement prévu à 2,8%, ce taux passe à 2,3%. En 2016, le pays a réalisé 1% de croissance de son PIB. La banque s’attend à un taux de croissance de 2,8 % en 2018 et de 3,2 % en 2019.

Quant à la dette du pays, la Banque l’estime à 66,1% du PIB à la fin de 2017 contre 61,8% en 2016. Le taux devrait passer à 68,5% du PIB en 2018 avant de baisser à 67,5% en 2019.

L’annonce de la Banque mondiale a été faite à l’occasion du lancement du Rapport de suivi de la situation économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) à Rabat, au Maroc.

Quant aux principaux risques qui entravent l’économie de la Tunisie, la Banque mondiale souligne « le niveau élevé du chômage des jeunes et le malaise social, ainsi que la fragilité de la situation sécuritaire aux niveaux national et régional ».

La Banque ajoute que, pour faire face à ces risques, la Tunisie doit mettre en place des réformes, dont notamment :

1- L’adoption et l’application des réglementations à même d’améliorer les conditions d’accès aux marchés et la concrétisation des projets de la conférence Tunisie 2020 ;
2- L’élaboration et la mise en place d’une stratégie globale de réforme de la fonction publique et des entreprises à participations publiques ;
3- L’amélioration de la gouvernance, notamment au niveau de la « lutte contre la corruption et la mainmise des élites » ;
4- L’instauration d’un dialogue en vue de déterminer « les origines du malaise social et d’y apporter des solutions, en particulier avec les syndicats ».
 

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