Tunisie : La Banque Mondiale prévoit une croissance de 2,6% en 2025

L’économie tunisienne devrait progresser de 2,6 % en 2025, portée par la reprise de la production agricole, en particulier celle de l’huile d’olive et des céréales, ainsi que par un raffermissement de l’activité dans le secteur de la construction. À moyen terme (2026–2027), la croissance devrait se modérer à une moyenne de 2,4 %, dans un contexte de conditions de financement contraintes et de barrières persistantes à l’entrée sur les marchés, indique le dernier rapport économique de la Banque Mondiale (BM) sur le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Afghanistan et le Pakistan (MENAAP), publié mardi 7 octobre 2025.

Finances publiques et dette

Le déficit budgétaire devrait atteindre 5,7 % du PIB en 2025, les dépenses de subvention et la masse salariale publique demeurant contenues, tandis que les recettes fiscales augmenteraient modérément.

À moyen terme, le déficit devrait se réduire légèrement pour atteindre 4,4 % du PIB en 2027, sous l’effet d’une maîtrise accrue de la masse salariale et des subventions.

La dette publique est, quant à elle, attendue à 83,6 % du PIB en 2027, contre 84,5 % du PIB en 2024, traduisant une légère amélioration de la trajectoire d’endettement.

Compte extérieur et financement

Le déficit du compte courant devrait s’élargir à 2,7 % du PIB en 2025, en raison de l’augmentation du déficit commercial, partiellement compensée par la progression modérée des recettes touristiques et la baisse des prix du pétrole.

À l’horizon 2027, ce déficit est projeté à 3,1 % du PIB, traduisant une détérioration modérée mais continue des équilibres extérieurs.

Les investissements directs étrangers (IDE) devraient rester stables, tandis que les investissements de portefeuille demeureraient limités, maintenant ainsi des pressions persistantes sur le financement extérieur.

En l’absence de marges de manœuvre significatives sur les marchés internationaux, les autorités pourraient à nouveau recourir à des emprunts en devises auprès de la Banque centrale de Tunisie, selon la même source.

À moyen terme (2026–2027), la croissance devrait se modérer à une moyenne de 2,4 %, dans un contexte de conditions de financement contraintes et de barrières persistantes à l’entrée sur les marchés

Risques et perspectives à moyen terme

Les prévisions de croissance pour la période 2025–2027 demeurent soumises à des risques baissiers, précise la BM dans son rapport.

À court terme, une incertitude accrue dans le commerce international, la rareté du financement extérieur et la poursuite de la sécheresse pourraient compromettre la croissance et la stabilité macroéconomique.

À l’inverse, les perspectives à moyen terme s’amélioreraient sensiblement, selon le rapport de la BM, si la Tunisie engageait des réformes structurelles plus profondes, notamment à travers le renforcement de la discipline budgétaire, la modernisation des entreprises publiques (EP) et la promotion d’une concurrence plus dynamique.

TAP

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