Intervenu ce matin du vendredi 11 octobre 2024, au micro de radio Express FM, le professeur universitaire et spécialiste en économie, Ridha Chkoundali a indiqué que la lutte contre la corruption ne doit pas se limiter à de simples slogans. Ces derniers doivent être traduits en mesures concrètes. Il faut une modification du système de cahier des charges, qui a été conçu spécifiquement pour quelques investisseurs. S’ajoute à cela le manque, voire l’absence de concurrence entre les acteurs économiques dans certains domaines, à l'instar de celui des banques.
L’invité d’Expresso a expliqué, à ce titre, que ces dernières ont accumulé des profits au détriment de l'économie tunisienne. De plus, la loi portant sur les marchés publics doit également être modifiée. Idem pour les démarches administratives qui ont engendré un environnement peu attrayant pour les investissements. La pression fiscale élevée a, pour sa part, entraîné une migration vers l'économie parallèle et le recours à l'évasion fiscale. Ridha Chkoundali a précisé qu'il est nécessaire de réduire les taux d’imposition et d'élargir la base fiscale. Il a ajouté que la numérisation n'a pas été intégrée au sein de l’administration.
Dans un autre registre, le professeur universitaire a indiqué qu’il était possible d'introduire diverses dispositions à travers la loi de finances 2025. Il a salué la proposition relative à l’amendement de l'article 16 de la loi de finances 2014 qui interdit la possession de sommes liquides supérieures à cinq mille dinars dont l'origine est inconnue. Selon ses propos, la peine infligée dans ce cas de figure concerne de nombreux individus en raison du nombre important des personnes impliquées dans l'économie parallèle. Il a souligné d’ailleurs, qu’il était possible de mettre en place ce type d'interdiction dans les économies qui ne sont pas affectées par le marché parallèle. Ridha Chkoundali a également déclaré que l'amnistie fiscale permettrait une augmentation des recettes fiscales de l'État.
Par ailleurs, le professeur en économie a affirmé que compter sur ses propres moyens ne nécessitait pas d'avoir de grandes réserves de devises ou de diminuer le déficit de la balance commerciale. Alors que le gouvernement voit cela comme une preuve de son efficacité, Fitch Rating et les autres agences de notation ont pris en compte ces deux éléments afin de démontrer que la Tunisie pouvait respecter ses engagements, plutôt que de les considérer comme une preuve de l'amélioration de l'économie tunisienne. Il a considéré que le faible taux de croissance est le résultat de la politique d'austérité en matière d'importation des produits requis et des matières premières.
Les taux de croissance de 0,4 % et 0,6 % entraînent une diminution des recettes fiscales de l'État, ce qui entraîne, par ricochet, l'obligation pour celui-ci de contracter des emprunts afin de répondre à ses besoins budgétaires. D'autre part, Ridha Chkoundali a déclaré que la Tunisie avait la possibilité de contracter des prêts auprès du Fonds Monétaire International sans être soumise à des contraintes ou compromettre sa souveraineté.