Radhi Meddeb revient sur le possible accord avec le FMI portant sur 2,8 milliards de dollars

L'économiste Radhi Meddeb est intervenu ce matin à propos de la mission du FMI, qui a visité la Tunisie du 18 février au 3 mars, et qui pourrait aboutir à un nouvel accord de prêt de 2,8 milliards de dollars, en cas d'approbation par le conseil d'administration de l'institution.

S'exprimant au micro d'Express Fm, Radhi Meddeb a souhaité que le cas échéant, ces ressources ne soient pas utilisées comme l'ont été les précédentes, en l'occurrence celles de juin 2013 et qui ont été allouées en grande partie à combler le déficit budgétaire.

Il faudrait plutôt mobiliser ces fonds dans le cadre de grandes réformes de nature à impulser le rythme de la croissance dans le but de dépasser les 3,5%, qui sont loin des taux d'avant la révolution, eux mêmes insuffisants.

Le FMI a d’ailleurs exprimé sa préoccupation quant à l’allocution de ce prêt aux dépenses courantes, ajoute Radhi Meddeb, qui fait remarquer que le pays a encore son destin entre les mains mais agit comme s’il voulait que la situation lui échappe, se référant au surendettement qui pèse de plus en plus et qui reste mal dirigé, dans un pays ou la masse salariale rapportée au budget représente l’une des plus fortes proportions au monde, chose que même Christine Lagarde, Directrice du FMI, avait pointé du doigt.

L’économiste s’inquiète de voir le FMI imposer à la Tunisie ce qu’il avait imposé à d’autres pays si jamais le pays ne prenait pas de mesures drastiques pour redresser la barre, le scénario grecque est tout à fait possible à ce niveau, selon Radhi Meddeb, à la différence que la Tunisie n'a pas le filet de sécurité de l'Union Européenne comme la Grèce.

Pour conclure, Radhi Meddeb explique qu’à la lecture du rapport de la mission du FMI, l’accord sur le nouveau prêt sera conditionné par l’exécution de réformes proposées par la partie tunisienne elle-même, mais le FMI devrait se montrer plus ferme cette fois, car la Tunisie n’a pas tenu ses engagements en la matière lors des précédentes occasions, d’autant plus que le FMI est lui-même soumis à des pressions émanant de ses principaux contributeurs.

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