Issam Chouchen : le nouveau projet de loi de finances manque de dimension économique

Intervenu sur les ondes de radio Express FM, ce jeudi 16 octobre 2025, Issam Chouchen, vice-président de la Commission des finances de l'Assemblée des représentants du peuple, a confirmé que le projet de loi de finances 2026 enregistrait une hausse de 5,6 % des recettes budgétaires par rapport à 2025, considérant cette évolution comme un indicateur positif et rassurant.

A ce titre, il a expliqué que le budget repose principalement sur les recettes fiscales, précisant : « malheureusement, les ressources de l'État reposent toujours sur les impôts, qui ont contribué à soutenir le budget, mais n'ont pas eu d'impact positif sur la situation socio-économique.» Et de poursuivre que le leitmotiv « d'autosuffisance » du président de la République ne se reflète pas dans le projet de loi de finances 2026, le taux d'emprunt extérieur se maintenant autour de 11 %, ce qui est en contradiction flagrante avec les tendances économiques.

Dans le même registre, le vice-président de la Commission des finances a souligné que le projet de loi comprend un chapitre accordant à l'État une avance exceptionnelle de 11 milliards de dinars en provenance de la Banque centrale pour financer le budget. Issam Chouchen a averti que cette mesure pourrait avoir un impact négatif sur l'économie nationale, appelant plutôt à orienter ces ressources vers l'investissement et la création de richesses. A cet effet, le député a estimé que le nouveau projet de loi de finances « ne répond ni aux aspirations des députés ni aux attentes des Tunisiens », soulignant la nécessité d'une approche économique plus audacieuse, conciliant stabilité financière et développement social.

Issam Chouchane a déclaré que le pouvoir exécutif n'avait pas consulté le pouvoir législatif depuis le début de l'année concernant les grandes orientations et hypothèses du projet de loi de finances 2026, contrairement aux lois précédentes. Il a confirmé que les députés soumettront plusieurs amendements au projet de loi lors de son examen au Parlement. Il a déclaré : « une coordination préalable entre les deux autorités aurait permis d'inclure au moins six chapitres répondant aux aspirations du peuple tunisien, notamment des mesures relatives à l'emploi des diplômés et des chômeurs de longue durée. Or, ces points sont totalement absents du nouveau projet de loi de finances ».

Par ailleurs, Issam Chouchen a indiqué que le projet manque de dimension économique, car il ne prévoit aucune mesure concrète pour soutenir les institutions et les entreprises, stimuler les exportations, améliorer le pouvoir d'achat et créer de la richesse. Il l'a d’ailleurs jugé dénué de tout contenu économique et de développement réel.

Dans un autre propos, le député a critiqué l'absence de mesures concrètes pour bâtir une économie nationale robuste, s'interrogeant sur les responsables de l'élaboration du projet, notamment parce qu'il prévoit une augmentation du déficit à environ 12 %, contre une légère hausse des recettes fiscales de 5,6 %, et qu'il ne contient aucune disposition garantissant les fondements d'un niveau de vie décent pour les citoyens tunisiens.

Le vice-président de la commission des finances a confirmé que les députés déposeront des amendements au projet de loi de finances 2026, appelant le Bureau de la Chambre des représentants à diffuser en direct les travaux des commissions pendant le débat sur le projet afin de garantir la transparence, de libérer les députés de toute responsabilité et de permettre aux citoyens de connaître toute la vérité.


 

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