Le Fonds Monétaire International (FMI) a estimé, dans un communiqué publié dans la soirée du lundi 2 décembre, qu’en 2013, « la reprise de l'économie tunisienne s’est poursuivie à un rythme plus faible que prévu, avec un taux de croissance réel estimé à 2,7 %, tiré par les services publics et privés. L’inflation globale s’est réduite à 5,8% à fin octobre (glissement annuel) et les tensions inflationnistes devraient continuer à s’atténuer pour se situer à 5,5 % à la fin de l’année suite à un ralentissement de la hausse des prix des produits alimentaires et grâce à une politique monétaire prudente. »
Le communiqué, rendu public à l’issue d’une visite d’une mission en Tunisie, dirigée par Amine Mati, à la demande des autorités, ajoute que « le déficit des transactions courantes continue à se creuser et restera autour de 8,2% en 2013, suite au faible niveau des recettes touristiques conjugué à la demande extérieure déprimée de biens tunisiens. Quant au déficit budgétaire, il se creuserait à 8,8% du PIB (sur base caisse, hors dons et produit des privatisation) en 2013, suite à l’augmentation des subventions énergétiques, des paiements d’arriérés plus élevés que prévus ainsi que des dépenses additionnelles relevant du budget de l’année 2012 mais payées pendant la période complémentaire. »
L’institution internationale explique les défis auxquels doit faire face l’économie Tunisienne par des « chocs endogènes et exogènes ». Le Fonds pointe du doigt « la longue gestation du processus transition politique ainsi que des incidents sécuritaires ont eu un impact négatif sur la confiance dans l’économie tunisienne ». Cela a engendré, « un ralentissement de la croissance, un retard dans la mise en place des réformes et un prolongement de l’attentisme des investisseurs ».
Le FMI estime que «Les risques à court terme pour les perspectives de l’économie tunisienne sont importants et de tendance baissière » et que « des actions immédiates et urgentes sont nécessaires pour maitriser les déficits budgétaire et extérieur, réduire les vulnérabilités du secteur bancaire, et générer une croissance plus élevée et inclusive qui puisse absorber le chômage et réduire les disparités sociales et économiques. »
«Un rééquilibrage vers plus de consolidation budgétaire – tout en préservant les dépenses sociales prioritaires et les investissements publics générateurs de croissance – ainsi que poursuite d’une politique monétaire plus restrictive, et une politique de change plus flexible sont essentiels pour préserver la stabilité macroéconomique. Par ailleurs, il est essentiel d’accélérer davantage la mise en œuvre du programme de réformes du gouvernement pour générer une croissance plus élevée et inclusive, y compris à travers la réforme du secteur bancaire, la mise en œuvre de nouvelles procédures de passation de marché, du nouveau code d’investissement, et de l’adoption d’un programme d’appui aux ménages vulnérables. »
Le FMI s’est dit « pleinement déterminé à appuyer la Tunisie à travers son concours financier, des conseils en matière de politique économique et financière et l’assistance technique. »