Le marché tunisien continue à être marqué par une tendance volatile qui dépende de l’humeur de la SFBT. L’indice finit en baisse de 0,33% à 5513,96 points pour un échange peu volumineux de l’ordre de 3,337 MDT.
SFBT a clôturé en repli de 2,42% à 24,200 DT pour 293 mille DT de capitaux traités. Cette baisse a pesé lourdement dans le décompte final de la séance. Les cessions de blocs réalisées jusqu’ici par la BNA restent relativement peu consistantes par rapport à la taille globale de la ligne dans le portefeuille de la banque valorisée à plus de 300 MDT selon le cours moyen des dernières séances. Les observateurs se demandent à quel prix le marché serait disposé à satisfaire en totalité les intentions de vente de la banque? Et quel serait le seuil limite du pourcentage de vente ?
Le titre BNA a clôturé quant à lui en légère hausse de 0,35% à 14,35 DT dans un échange de 14284 unités. Il est vrai aussi que se passer d’une rente stable annuelle de prés de 8 à 9 MDT constitue une décision douloureuse pour tout investisseur financier, même s’il s’agit d’une banque publique qui a besoin d’ajuster ses ratios de solvabilité illico presto.
Le reste de la cote a connu la hausse de STB de 3,28% à 5,99 DT dans un échange assez faible de presque 39 mille titres, et ce à quelques jours de la clôture de la période de souscription prévue pour le 1er septembre. La première banque publique embarquée dans un processus de recapitalisation fort ambitieux est critiquée pour le niveau du prix d’émission de 5,8 DT. Le marché scrutera avec attention le parcours du titre après la clôture de l’opération. Certes, la banque aura des fondamentaux plus solides pour amorcer sa phase de redressement, mais il serait opportun de savoir quels sont les arguments qualitatifs dont devrait s’entourer la STB pour garantir à l’avenir une efficience managériale et concourir à pied d’égalité avec des banques privées hautement performantes. La gestion des crédits du secteur touristique constitue un lourd fardeau pour l’Etat. La STB serait la candidate idéale pour une privatisation totale, selon les analystes du secteur qui avancent que l’économie n’a besoin que d’une seule banque centrale pour actionner ses leviers financiers et monétaires. La STB a failli mettre en péril tout le système financier tunisien. Son assainissement est tributaire de la création de la société de gestion des actifs hôteliers.
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Dans un autre registre, Euro-cycles a surperformé la cote, ajoutant 2,02% à ses gains précédents, à 29,300 DT dans le deuxième plus important volume de capitaux du jour de 410 mille DT, derrière AMI, un million de DT pour un cours inchangé à 19 DT. ASSAD a abandonné 2,25% à 6,50 DT et TPR 2,06% à 3,80 DT. Ces deux valeurs industrielles ont été marquées par des niveaux de croissance disparates de leurs CA semestriels, respectivement de 19,3% et -7% par rapport à la même période de 2014. La performance à l’export d’ASSAD (+30% de croissance) a été saluée par le marché dans un premier temps avant de perdre de sa vigueur, dans un sentiment de méfiance de la soutenabilité des marges. Les craintes qui pèsent sur l’économie en général semblent aussi affecter les industrielles.
Le dernier CA de la BCT annonce l’entrée en récession technique de l’économie tunisienne avec une évolution séquentielle négative du PIB de 0,7% entre T1 et T2. Le marché se tournera décidément vers les valeurs exportatrices pour réduire l’exposition locale. PGH qui tire sa croissance de l’avicole depuis trois ans au prix d’un investissement lourd financé principalement par l’effet de levier, affiche un retour en fin de séance au dessus des 5 DT, à 5,14 DT (+0,98%) dans un échange toutefois minuscule. Le marché attend un vrai redémarrage des activités exportatrices du holding, à plus forte marge, pour mesurer l’impact sur la profitabilité future. La reprise des vols aériens vers la Libye constitue un indicateur positif pour les entreprises tunisiennes liées à ce marché lucratif.