L'industrie manufacturière électronique et électrique qui
enregistre une croissance continue depuis les années 1990 et qui suscite
l'intérêt d'un certain nombre d'investisseurs internationaux, est rapidement en
passe de devenir l'une des forces motrices de l'économie du pays.
En 2006, le secteur représentait environ 20% de l'ensemble
des exportations tunisiennes qui s'élevaient à hauteur de 11,6 milliards de
dollars. Les ventes à l'étranger ont enregistré une progression nettement
supérieure à la croissance du marché intérieur de 12,6% en moyenne.
Le secteur, comme beaucoup d'industries en Tunisie, s'est
consolidé a l'issue d'un accord de libre-échange avec l'UE, grâce auquel les
biens industriels tunisiens ont désormais libre accès aux marchés européens et
sont exemptés de droits de douane.
C'est en partie cet accord commercial avec l'UE, ainsi que
d'autres accords similaires signés avec les pays africains et du Moyen-Orient,
qui ont incité un certain nombre de sociétés électroniques à s'installer en
Tunisie. Cisco, STMicroelectronics, Delphi, General Electric, Siemens, Valeo,
Lucent Technologies, Lear, Alcatel, Microsoft et Philips font partie de ces
sociétés internationales qui ont choisi d'implanter leurs opérations en Tunisie.
Le secteur emploie directement quelque 45 000 tunisiens, et
bien plus encore si l'on tient compte des postes crées par les sous-traitants.
Par ailleurs, le gouvernement apporte son appui financier en matière d'éducation
et de formation en électronique afin d'augmenter l'offre de main d'œuvre et
relancer ainsi l'emploi.
La Tunisie offre un certain nombre d'avantages fiscaux aux
entreprises étrangères opérant dans le domaine électronique et technologique qui
souhaitent s'installer en Tunisie, notamment à travers les parcs industriels
dédiés aux industries technologiques. Ces aides incluent, entre autres, une
exonération d'impôt sur les sociétés pour une période de 10 ans, un abattement
de 50% de l'impôt sur le revenu à l'exportation à partir de la 11ème année, et
la franchise totale des droits de douane pour le matériel informatique, les
logiciels et les composants importés. L'Etat couvre également les frais de
formation pour la population locale, et met à disposition des sociétés
étrangères l'exonération ou le remboursement des droits de douane et autres
taxes pour les biens d'équipement ou les matériaux de production importés.
Fin mars, l'entreprise française Lacroix Electronique
inaugurait son second site de production à Zibra, dans le gouvernorat de
Zaghouan, au nord de la Tunisie. La nouvelle usine, qui emploie 170 personnes,
réalisera une production quotidienne de 10 000 cartes électroniques, ainsi que
d'autres composants électroniques.
Selon Khelil Lajimi, secrétaire d'Etat chargé de la
coopération internationale et de l'investissement extérieur, l'implantation de
cette entreprise illustre, de manière éloquente, la qualité des relations de
partenariat entre son pays et la France, ainsi que l'échange d'expertises
techniques à forte valeur ajoutée.
Les stratégies futures relatives à la consolidation des
investissements étrangers en Tunisie, notamment les investissements en matière
d'industries hautes technologies, s'articulent autour de l'amélioration des
affaires dans le pays a déclaré Lajimi à l'occasion de la cérémonie
d'inauguration de l'usine le 23 mars dernier.
Yves Krotoff, PDG du groupe Lacroix, a ajouté que le
sérieux des efforts du gouvernement tunisien en matière d'attraction des
investissements direct étrangers a facilité l'intégration de son groupe au tissu
industriel du pays.
L'afflux des investissements dans le domaine électronique
n'est pas à sens unique, puisque l'industrie tunisienne est en pleine
croissance, en deçà de ses frontières. En novembre dernier, l'entreprise Fuba
Tunisie, spécialisée dans la production de circuits imprimés pour l'industrie
électronique, télécoms et automobile, est devenue actionnaire majoritaire dans
le capital de son partenaire Fuba Printed Circuits en Allemagne.
Fin 2006, Fuba Tunisie, qui fournit des sociétés comme
Siemens, Bosch, Delphi, Alcatel et Schneider, inaugurait l'extension de son
unité à Bizerte, avec un investissement de 8,3 millions de dollars, sa capacité
de production ayant augmenté de 200% au cours des quatre dernières années.
Néanmoins, les nouvelles ne sont pas toujours bonnes pour
le secteur électronique. En effet, le 13 mars dernier, l'entreprise Technitrol,
fabricant américain de composants automobiles électroniques, a annoncé la
cessation de ses activités en Tunisie, ainsi que la fermeture de son usine en
Allemagne, au profit de la Chine.
Technitrol a fait son entrée en scène en Tunisie au début
2006, lorsqu'elle a pris possession du groupe allemand ERA, qui produisait des
bobines d'allumage et d'autres pièces de contrôle électronique pour les voitures
(radiateurs, ventilateurs et systèmes de climatisation) dans ses usines
allemandes et tunisiennes.
Lors de son discours annonçant la cessation de ses
activités, Technitrol a déclaré que la production était délocalisée pour réduire
les coûts et bénéficier du marché automobile chinois et asiatique en pleine
croissance.
OBG
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