Au début de ses délibérations, le Conseil d’Administration réuni le 26 février 2014, a examiné les perspectives de l’économie mondiale durant l’année en cours qui devrait se caractériser par un affermissement du rythme de la croissance économique notamment dans les pays industrialisés ainsi que dans les pays émergents et en développement et ce grâce au maintien des politiques monétaires accommodantes par les principales banques centrales et le climat d’optimisme qui prévaut sur les marchés financiers internationaux.
Sur le plan national, le Conseil a analysé les évolutions récentes de la situation économique et financière sur la base des dernières données relatives à l’activité économique et aux indicateurs monétaires et financiers. Il a noté le ralentissement du rythme de la croissance économique en 2013 qui est revenu à 2,6%, selon les dernières estimations de l’INS, résultat reflétant le net repli du dynamisme de la croissance économique que ce soit par rapport aux prévisions actualisées du Budget Economique ou par rapport aux réalisations de l’année 2012 (3% et 3,6%, respectivement). Ce repli s’explique par les facteurs politiques et sécuritaires négatifs qui ont prévalu en particulier au cours de la deuxième moitié de l’année et ont conduit, outre au ralentissement de l’activité économique, à des pressions sur les équilibres financiers internes et externes.
Par ailleurs, lors de son examen de l’évolution des indicateurs du secteur extérieur au début de l’année 2014, le Conseil a noté la persistance des pressions sur les paiements extérieurs à travers l’élargissement du déficit courant du mois de janvier qui atteint 0,6% du PIB contre 0,3% pour le même mois de 2013. Ce résultat s’explique par la détérioration du déficit commercial, notamment la balance alimentaire et énergétique. Malgré ces évolutions, les avoirs nets en devises affichent une stabilité pour se situer à 11.621 MDT ou l’équivalent de 106 jours d’importation à la date du 24 février courant.
Concernant l’évolution des prix, le Conseil a souligné la détente relative des pressions inflationnistes avec le repli du glissement annuel des prix à la consommation au niveau de 5,8% en janvier 2014 contre 6% en décembre dernier. L’inflation sous-jacente à également baissé de 6,6% en décembre 2013 à 6,3% en janvier 2014. Le Conseil a, toutefois, considéré que les risques du maintien de l’inflation à des niveaux élevés persistent encore et nécessitent la multiplication des efforts afin de maîtriser les facteurs contribuant à la hausse des prix, en particulier ceux relatifs à l’amélioration de l’offre et à la rationalisation des circuits de distribution.
Sur le plan monétaire, le Conseil a noté une stabilisation des besoins des banques en liquidités durant le mois de février courant, ce qui a porté l’ensemble des opérations de la politique monétaire effectuées par la Banque Centrale pour réguler le marché à 4.711 MDT à la date du 24 février courant contre 4.981 MDT au mois de janvier. Le taux d’intérêt est revenu à 4,69% au cours de la même période contre 4,71% en janvier 2014.
Pour ce qui est de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a constaté le net repli du rythme d’évolution des dépôts au début de l’année en cours (+0,2% en janvier contre +1,4% en décembre 2013 et +7,4% pour l’ensemble de l’année 2013) sous l’effet de la baisse des dépôts à vue et de la décélération du rythme d’évolution des comptes d’épargne. Cette tendance à également concerné les concours à l’économie (0,2% contre 1,6%) en relation avec la contraction des crédits à court terme et la stagnation des crédits à moyen et long termes.
S’agissant de l’évolution du taux de change, le Conseil a souligné la poursuite de l’appréciation du dinar face aux principales devises depuis le début de l’année en cours après la nette baisse qu’il a connue durant l’année précédente et ce, en relation avec l’amélioration de l’offre sur le marché des changes durant la période. Ainsi, la parité de change du dinar a atteint le 24 février courant le niveau de 1,5848 dinar vis-à-vis du dollar américain (soit une appréciation de 3,9%) et 2,1756 dinars face à l’euro (soit une hausse de 4,2%).
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a noté que l’apparition des signaux d’amélioration de la conjoncture économique internationale constitue un facteur positif qu’il faudrait saisir afin de consolider et intensifier les efforts pour retrouver un rythme de croissance acceptable et réduire l’ampleur des déséquilibres financiers à partir de cette année, ainsi que de consolider les prémices du regain de confiance chez les opérateurs économiques et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Communiqué BCT)