Jalel BEN OTHMAN, Président Directeur Général de la société des Ciments de Bizerte, a animé aujourd'hui, 13 juin, une communication financière, au siège de la Bourse de Tunis, la première organisée par la Société depuis son admission sur la cote de la BVMT. La rencontre a été en grande partie consacrée aux investissements de la SCB, plus précisément à l'installation du quai et les perspectives qui en découlent, notamment en matière d’exportations.
Moyennant une enveloppe totale de 40 MD, tenant compte de la dévaluation du dinar, le projet d’aménagement du quai n’a débuté qu’en 2016, après la signature du contrat dès 2013. Parmi les raisons du retard, le management a évoqué la position de la SCB, pratiquement imposée à la société, en tant l'importateur de petcoke pour l'ensemble du secteur. Il a fallu attendre la décision des autorités de donner la relève au quai de Menzel Bourguiba après beaucoup de tergiversations, pour entamer les travaux.
La Société qui bénéficie d'un emplacement en bord de mer dispose désormais d'un quai de 180 m, équipé de deux bras, un bras pour le chargement, testé depuis le mois d'avril, avec une cadence de 8000 tonnes par jour, et un autre pour le déchargement, en attente de réception. Ce projet s'inscrit dans le cadre des efforts de la Société pour s'ouvrir des débouchés à l'export, étant donnée la surabondance sur le marché local (un excédent de 3,5 million de tonnes de clinker), et la perte du marché algérien qui était le principal destinataire du ciment tunisien exporté avant que les autorités algériennes n'imposent leurs restrictions.
La Société espère ainsi bénéficier de l'avantage concurrentiel de ses nouvelles installations, le management a annoncé que trois bateaux ont quitté le quai cette année, en direction du Cameroun, la Cote d’Ivoire et l’Italie. Jalel BEN OTHMAN a par ailleurs annoncé, pour 2018, voire au plus tard début 2019, un contrat d'export portant sur 250 mille tonne de clinker, contrat qui devrait générer selon la direction un chiffre d'affaires export de 15 à 22 MD.
Le plan d'investissement de la SCB comporte d'autres projets, d'une valeur totale estimée à 40 MD selon la direction. Il s'agira principalement d'augmenter la capacité de broyage de clinker, un projet actuellement à l'étude après un premier appel d'offre infructueux. La Société compte également installer un nouveau silo de ciments de 10 000 tonnes, une ensacheuse et une station pour la production d'énergie éolienne pour réduire la facture énergétique, le combustible constitue jusqu'à 55% du coût de revient, a fait savoir le PDG. D'autre part, SCB devrait entamer, prochainement, l'exploitation d'une nouvelle carrière à Ras Enjla. L'enveloppe allouée aux investissements en 2018 sera de l'ordre de 15 MD.
Revenant sur les réalisations de la Société en 2017, le management a attribué le déficit qui frôle les 30 MD, à la sous activité, due aux conditions propres à la Société et à la conjoncture, en l'absence de grands projets à l'échelle nationale, et à l'effet de changes en raison des crédits libellés en devises. Le Directeur Général de la SCB a d'autre part déploré les difficultés dues à la concurrence, avec des cimenteries publiques comme la SCB, doublement pénalisées tant au niveau des achats, car tenue par l'obligation de passer par les appels d'offre, qu'au niveau des prix de vente, très difficiles à ajuster pour une entreprises publique. En face, les cimenteries adossées à des groupe privés bénéficient de conditions d'achat très avantageuses car jouant sur des volumes importants, a expliqué Ben Othman.
Interpellé sur l'absence de Business plan, Jalel BEN OTHMAN a assuré qu'une nouvelle communication financière sera organisée à cet effet d'ici la fin de 2018. Avec les nouvelles possibilités à l'export, le meilleur est à venir pour la SCB, a insisté son PDG.