Malgré l'euro fort et les pressions politiques, la Banque
centrale européenne (BCE) est sur le point aujourd'hui de remonter ses taux
directeurs pour la sixième fois en un an, et pourrait lever une partie du voile
sur ses projets pour 2007.
Selon toute probabilité, le principal taux directeur de la
BCE, qui détermine le coût du crédit dans la zone euro, va grimper à son plus
haut niveau depuis 2001, à 3,50%. Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a
bien préparé le terrain à cette nouvelle hausse d'un quart de point, multipliant
les mises en garde contre les risques inflationnistes alors que l'économie de la
zone euro confirme sa bonne santé.
Les économistes, dont la majorité parient sur un voire deux
nouveaux tours de vis l'an prochain, sont surtout impatients d'écouter si le
Français va confirmer leurs attentes lors de la traditionnelle conférence de
presse qui suivra la réunion. Il y a un mois, il avait promis d'en dire plus sur
les projets de la BCE en 2007, sur la base des nouvelles projections économiques
de l'institut, également annoncées jeudi. Mais il pourrait ne pas s'engager
précisément sur une échéance en utilisant son code verbal habituel, comme cela
est le cas depuis le début de l'année, estiment certains analystes.
La prudence est de mise : la force de l'euro face au
dollar, si elle se poursuit, pourrait freiner les exportations, dans la foulée
la croissance et au bout du compte rendre toute nouvelle hausse de taux
directeur inutile. La devise européenne -qui s'échangeait légèrement en dessous
de 1,33 dollar mercredi- n'est néanmoins pas encore montée assez haut, de l'avis
de certains experts, pour menacer la croissance, contrairement aux craintes
exprimées en particulier par la France.