Dans un communiqué publié le 11 octobre 2017, la Banque Mondiale est revenue sur la situation de la conjoncture dans la région MENA et les facteurs susceptibles d'influencer la croissance à moyen et long terme.
Ainsi, malgré les perspectives revues à la baisse pour 2017, avec une croissance prévue à 2,1% pour la région, les projections devraient être plus favorables en 2018 et 2019, selon la Banque Mondiale, qui table sur une moyenne de 3% pour la région MENA, comme indiqué dans son dernier rapport
intitulé “Refugee Crisis in MENA, Meeting the Development Challenges.”. Les pays de la région qu'ils soient exportateurs ou importateurs de pétrole devraient bénéficier de l'amélioration globale des niveau de croissance au niveau mondial, de la hausse prévue des échanges commerciaux avec l'Europe et l'Asie, d'une meilleure stabilité au niveau des marchés des matières premières et principalement le pétrole, ainsi que des bénéfices attendus des réformes à mettre en œuvre dans certains pays.
A court terme, la banque mondiale voit plusieurs facteurs à même d'impacter la reprise en Afrique du Nord et au Moyen Orient, dont l'incertitude qui plane sur certains conflits dans la région, et le nombre très important de personnes déplacées, a indiqué Lili Mottaghi, économiste auprès de la BM et principal contributeur au rapport. Les pays de la région MENA doivent trouver la bonne combinaison pour assurer une croissance plus soutenue, notamment au niveau des réformes, de la diversification et de l'amélioration du climat des affaires pour tirer le meilleur profit du potentiel du secteur privé.
Le rapport de la Banque Mondiale analyse l'impact de l'instabilité persistante dans la région sur les perspectives de croissance. Dans ce contexte, et vu le poids des problèmes hérités de l'ensemble des conflits qui ont secoué la région, les secteurs public et privé ont besoin de plus d'agilité et de combiner leurs efforts pour ouvrir de nouveaux horizons, insiste Rabah Arezki, Chef Economiste de la Banque Mondiale pour la zone MENA.
Le rapport rappelle qu'à fin 2016, 5,6 millions de réfugiés syriens ont été recensés, dont 75% répartis entre le Liban et la Jordanie. Ces arrivées massives ont eu d’importantes répercussions sur les pays hôtes, notamment en termes de pression sur les finances publiques et les services ; le rapport fait état de certaines suggestions pour soutenir ces pays à faire face à la situation tout en maintenant leur stabilité macroéconomique : il y a un besoin de transition d'une aide à caractère humanitaire à une aide destinée au développement, et de la mise en place de données statistiques plus pertinentes sur la situation des réfugiés, en l'occurrence sur la qualité de l'assistance internationale qu'ils reçoivent.
Outre les besoins alimentaires et de logement, la situation des réfugiés nécessite des moyens pour préserver leur dignité et les préparer à retrouver leurs pays dans les meilleures conditions lorsque la stabilité est de retour. Le rapport souligne, à cet effet, le problème de l'éducation, de l'emploi et de la valorisation du capital humain. Il s'agit là d'une responsabilité globale, a indiqué Hafez Ghanem, vice-président de la Banque Mondiale pour la zone Mena.