La conférence de presse d’Attijari Bank tenue par le président du conseil d’administration M Chaffar et le Directeur Général M Bertal a connu une bonne affluence. La bonne qualité de l’organisation et la fréquence respectée des réunions de communication de la banque ainsi que les supports distribués aux analystes et aux représentants de la presse encouragent ces derniers à courir ce genre de rendez vous. Cette fois ci, le public est venu essentiellement pour s’informer des engagements tenus par la banque avec les proches de Ben Ali et s’enquérir de sa situation après les derniers événements qu’a connue la Tunisie en début d’année.
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M Bertal, Directeur Général d’Attijari Bank, s’est focalisé sur la situation financière au 31 12 2010 et les réalisations durant l’exercice 2010. L’année qui vient de s’achever rajoute un jalon à toutes les réalisations précédentes de la banque, avance le Directeur Général. La filiale du consortium hispano-marocain Andalucarthage affiche entre 2009 et 2010 des évolutions notables : Total Bilan +11% à 3860,1 MD ; Dépôts clientèle +16% à 3234,9 MD ; Crédits par décaissement + 16% à 2595,9 MD ; PNB +13% à 167,1 MD ; RBE +8% à 75,3 ; Resultat net 26% à 59 MD. La Structure du PNB reste dominée par la marge d’intérêt à hauteur de 49,3% contre 27,5% pour les revenus à base de commissions et 23,2% pour ceux provenant des opérations de marché. La banque qui achève au terme de l’année 2011 son plan stratégique entamé en 2006, conduira un nouveau plan stratégique qui sera probablement annoncé fin 2011.
Le siège de la banque, qui a coûté 60 millions DT pour une superficie étendue à 40 mille m², sera prêt vers la fin 2011 pourvu que les derniers événements ne viennent perturber les échéances de réception des derniers travaux. La banque a fait face à l’enchérissement des coûts de ressources et à la dégradation de la structure après l’apparition de tensions de liquidité sur l’interbancaire. Le coefficient d’exploitation et le coût du risque ont connu des améliorations passant, respectivement, de 49% à 48% hors amortissement et de 0,77% à 0,35%. M Bertal a fait noter que même un cout du risque moyen de 1% pour le secteur bancaire tunisien est considéré correct, faisant remarquer que le standard international reste de 0,5%. Le taux CDL d’Attijari Bank ressort à 8,5% pour un taux de provisionnement de 68,1%. La banque déclare qu’elle avait du mal à affecter certaines provisions aux risques encourus, d’où ce niveau inférieur aux 70% exigés par la BCT. Les faibles taux de provisionnement applicables aux classes 2 et 3 des encours douteux (respectivement de 20% et 50%), outre l’interdiction de provisionner les risques couverts par des garanties réelles de premier rang rendent difficile l’exercice d’affectation de ces provisions, et cela sans courir le risque fiscal de réintégration de toutes les provisions indument constatées, y compris celles relatives aux exercices précédents. Par ailleurs, un changement dans les méthodes comptables nécessite l’ajustement des exercices antérieurs, ce dont les CACs ont déconseillé la banque de faire. Cela dit, Le DG a rassuré les analystes que le taux de couverture de 70% sera atteint au cours de l’exercice 2011. Un motif de satisfaction pour Attijari Bank, le ratio de solvabilité s’améliore continuellement passant à 11,25% fin 2010 alors qu’il a frôlé 0% en 2006, a rappelé M Bertal. Ce dernier ajoute que, même par rapport à Bâle 3, Attijari Bank remplit correctement les nouveaux critères de solvabilité.
Face à la dégringolade du cours boursier du titre Attijari Bank, le DG a insisté sur le caractère systémique et conjoncturel qui a impacté toute la cote. Dans les conditions de cours actuelles, la conversion de l’OCA a été sujet à des interrogations de la part d’un analyste de la place. La banque est disposée à rembourser l’emprunt sans difficulté tout en refusant à s’employer dans une politique discrétionnaire de soutien des cours interdite par la loi, a rétorque M. Bertal. Cela dit, un programme de rachat d’actions approuvé par les instances de la banque et le régulateur pourrait être envisagé après étude.
Sur le plan des dégâts occasionnés par les actes de vandalisme au cours de la révolution Tunisienne, 12 agences ont été incendiées ou saccagées. La banque a pu ouvrir 6 agences après leur aménagement. Environ 36 GAB sont touchés. La banque et ses filiales vont annoncer une série d’initiatives pour soutenir ses clients sinistrés tout en recevant, elle-même, le soutien de sa maison mère au Maroc, Attijari Wafa Bank, qui suit régulièrement l’évolution de la situation.
Revenant sur les liens de la banque avec les proches de Ban Ali, M. Bertal a confirmé que le total des engagements en question est de 319 MD dont 200 MD relatif au projet de financement de l’acquisition des actions Tunisiana par Princess Holding. Attijari Bank grâce à un crédit relais de sa maison mère est intervenu en tant qu’arrangeur. Le collateral pris est le nantissement des actions Tunisiana que, déjà, beaucoup de prétendants dans le secteur des Télécom, veulent racheter, a fait remarquer M. Bertal. En ce qui concerne le reliquat des 119 MD, il est adossé à des opérations courantes dans le secteur de l’automobile qui se rembourse normalement. Ces engagements n’ont pas donné lieu à des provisions selon les directives et circulaires de la BCT. Pour 2011 et les années d’après, le DG a précisé qu’un niveau de résultat net autour de 60 MD reste valable. Au vu des derniers indicateurs, la situation ne nécessite pas d’ajustements majeurs. Ce constat pourrait changer à fin juin, si les performances opérationnelles de la banque se trouvent touchés durant les six premiers mois de l’exercice d’une façon significative, et ce sans occulter le fait que les signaux de reprise soient déjà perceptibles dans le tourisme et que beaucoup d’investisseurs étrangers sollicitent Attijari Bank pour leur trouver des opportunités d’investissement en Tunisie.
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