Standard & Poor’s a publié, lundi 20 février, un nouveau rapport sur la situation des banques tunisiennes, plongées dans un contexte d'incertitude alors que le pays cherche un accord définitif sur le nouveau programme d'appui financier avec le FMI.
Le rapport rappelle que le taux de croissance de l'économie tunisienne devrait se situer à 1,6% selon les projections du FMI, après des années de repli de l'activité économique dû à la pandémie Covid-19. Les déficits budgétaire et extérieur cumulés devraient totaliser 13% du PIB cette année. Le pays est dans l'urgence d'obtenir des financements extérieurs et les efforts ont été freinés par les désaccords internes.
L'agence a élaboré trois scénarios du plus optimiste au plus sévère. Le dernier suppose une situation de défaut de paiement. Les banques tunisiennes sont exposées à hauteur de 83% de l'ensemble des dettes de la Tunisie jusqu'à fin août 2022, y compris les crédits accordés aux entreprises publiques, contre 5,1% en 2010. Standard & Poor’s évoque une source de risque majeure étant donné le manque de visibilité sur le financement du budget de l'Etat.
Selon les calculs de Standard & Poor’s, une situation de défaut couterait entre 4,1 et 7,6 milliards de dollars au système bancaire, soit entre 8 et 14,8% du PIB nominal à fin 2023, selon l'analyste Mohamed Damak. Ces prévisions ne prennent pas en compte une éventuelle dépréciation supplémentaire du dinar, qui pourrait aggraver davantage les pertes du système bancaire, précise le rapport.
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