Mohamed Saleh Souilem : le mois d’octobre prochain connaîtra une forte pression sur la liquidité et la situation financière

Intervenu au micro de radio Express FM, l'ancien directeur général des politiques monétaires à la Banque centrale, Mohamed Saleh Souilem a déclaré qu'il n'y a pas d'autres solutions pour l'État que l'emprunt interne,  au vu du coût très élevé que la Tunisie peut supporter en cas de sortie sur le marché international de l'emprunt. Il a ajouté que les investisseurs sont prêts à acheter des obligations à court terme, car les risques qui y sont liés ne sont pas importants en cas de taux d'intérêt élevé. Dans le même propos, Mohamed Saleh Souilem a expliqué que le Trésor public et le ministère des Finances sont sous pression constante, à la recherche de moyens permettant de rembourser les obligations à court terme, surtout s'ils coïncident avec la date limite de paiement des obligations à long terme.

Par ailleurs, l’ancien directeur général des politiques monétaires a indiqué que la facture de cette année a été conséquente en ce qui concerne l'échelonnement des emprunts à long et moyen terme, la Tunisie ayant payé une première émission de 953 millions de dinars en avril et une deuxième émission de 438,6 millions de dinars au cours du mois de juin, et devra encore s’acquitter d'une émission de 735,8 millions de dinars en octobre prochain. S’ajoute à cela les 500 millions d'euros de dettes extérieures que la Tunisie est également tenue de rembourser au cours du mois d'octobre prochain, ce qui indique que cette période connaîtra une forte pression sur la liquidité et la situation financière .

Mohamed Saleh Souilem a évoqué, en outre le rôle de la Banque centrale pour aider l'économie nationale à surmonter les problèmes de liquidité soulignant que la BCT est confrontée aujourd’hui à deux défis, car elle essaie de faire face aux pressions inflationnistes d'une part, et s'est engagée à fournir des liquidités pour relancer l'économie nationale, d’autre part. Et d'estimer que la Banque centrale avait réussi jusqu'ici à préserver cette équation, ajoutant que la Tunisie avait aspiré à être une place financière régionale à un moment donné. L’invité de l’Express a expliqué que l'État doit réduire ses dépenses, en faisant pression sur les salaires, les charges de fonctionnement ainsi que les dépenses de compensation notant que même en cas de retour au rythme de croissance, la pression continue sur l'État pour qu'il remplisse ses obligations financières.

Dans le même registre, Mohamed Saleh Souilem a déclaré que le service de la dette des quatre prochaines années sera important, en particulier celui de la dette extérieure, ce qui pourrait étouffer les finances publiques et exercer de fortes pressions sur l'État.
 

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