Selon un document présenté par la banque centrale lors d'une séance parlementaire, l'institut d'émission a fait le tour de la situation économique en Tunisie et les principaux indicateurs marquants.
Selon la BCT, plusieurs éléments affecteront la croissance économique en 2023. Il s'agit principalement de la baisse de la production agricole ces dernières années de 24% en moyenne, ce qui se traduira par une baisse des quantités attendues cette année, notamment pour le blé, soit 2,5 millions de quintaux, contre 7,4 millions de 2022. La production d'huile d'olive connaitrait également une baisse à 180 mille tonnes contre 240 mille tonnes l'année dernière. La production de dattes devrait diminuer pour s'établir à 340 mille tonnes contre 368 mille tonnes, alors que la production d'agrumes passera de 345 mille à 290 mille tonnes.
Le document évoque également l'évolution des déficits jumeaux, avec un déficit budgétaire de 7,7% du PIB tel que cité dans la loi de finance complémentaire contre 5,4% prévus initialement, en raison en partie des services de la dette, alors que le déficit courant devrait reculer de 8,7 à 4,4%. Il rend aussi compte de la persistance de la pression inflationniste, avec un taux de 9,7% attendu à fin 2023.
Selon les données de la BCT, le taux d'investissement poursuit son repli depuis 2010, passant de 24,6% du PIB à seulement 16,1% cette année, contre une moyenne de 24,5% pour les pays en développement. Alors que le taux d'épargne affiche une légère hausse sur 13 ans pour atteindre 27,5% en 2023, bien en dessous de la moyenne des pays en développement qui atteint 33,6% en 2023. Les besoins de financement pour 2023 atteignent 25,9 milliards de dinars, contre 23,5 milliards de dinars en 2022.
Pour 2023, la Banque centrale s'attend à une croissance de 0,9%, contre 2,4% en 2022. Les multiples chocs externes et les défaillances structurelles dans plusieurs secteurs stratégiques, ainsi que des éléments conjoncturels tels que la sécheresse, expliquent ce ralentissement. Le secteur agricole à titre d'exemple devrait connaître une contraction de 9,7% cette année, celui des industries manufacturières est attendu en baisse de 1% alors que les services marchands enregistreraient une hausse de 2,8%, poussés par la relative reprise du secteur touristique.
Au niveau de l'inflation, la banque centrale estime qu'une tendance baissière devrait être observée, mais elle restera élevée à moyen terme. Les dangers qui menacent la trajectoire de l'inflation restent présents et multiples, venant de l'intérieur et de l'extérieur. Les estimations pour 2023 tablent sur un taux de 9,4%, puis 7,7% en 2024 et 5,8% en 2025. L'inflation sous-jacente passera de 9,1% cette année, à 7,8% l'année prochaine, puis 5,7% en 2025.
Sur un autre plan, la présentation de la BCT est revenue sur les conditions fondamentales pour la réussite des programmes de restructuration des banques publiques. Cela va de la révision de la gouvernance à l'accélération de la mise en place d'une stratégie pour les créances accrochées et la révision des procédures de recouvrement par voies judiciaires. L'institut d'émission recommande également de faciliter davantage les mesures pour le règlement des contentieux avec les clients, en révisant la loi n 36 de l'année 2018, et le prolongement de ses délais d'application. La restructuration du secteur touristique fait également partie des recommandations, ainsi que la restructuration des entreprises publiques, la diminution de leurs recours aux banques publiques et la mise en place de garanties de l'Etat pour certains engagements.
Themes :
Les articles associés
-
34
-
62
-
16
-
69