Lors de son intervention sur les ondes de radio Express FM, ce mardi 30 janvier 2024, Khalil Labidi, ancien président de l'Instance tunisienne de l'investissement (ITI), a abordé les raisons de la baisse des indicateurs d'investissement en Tunisie ainsi que ses répercussions. A cet effet, il a confirmé que le taux d'investissement diminue d'année en année par rapport au produit intérieur brut du pays, puisqu'en 2010 le taux était d'environ 24%, alors qu'aujourd'hui il atteint moins de 15 %. L’invité d’Ecomag a souligné que l'économie nationale, suite à la crise du Covid-19, n'a pas pu reprendre son cours normal, soulignant que la situation a été rendue plus difficile par le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne. Cette dernière a, en effet, entraîné un nouveau ralentissement des investissements, en plus de l'absence de financements spécifiques et ce, après avoir tourné le dos au Fonds monétaire international.
Dans le même sillage, Khalil Labidi a indiqué que l'État tunisien a une vision à court terme des crises, regrettant de ce fait, qu’il n'y ait pas de solutions ni de stratégies à moyen et long terme. Et de poursuivre que les réformes approuvées n'ont pas été mises en œuvre de la manière requise et n'ont pas été non plus correctement appliquées, ni au niveau institutionnel, ni au niveau des procédures d'investissement, et encore moins au niveau de l'introduction des opportunités d'investissement disponibles. L’ancien président de l’ITI a expliqué à ce titre que le problème ne se pose pas en matière de législation ou des lois, mais il réside plutôt dans le manque d’application et de mise en œuvre de celles-ci.
Par ailleurs, Khalil Labidi a affirmé que la Tunisie est une destination attractive pour les investissements, compte tenu de son histoire et de sa culture, outre sa proximité géographique avec les grands marchés. Toutefois, ce qui freine le développement des investissements dans le pays, est l'incapacité à prendre de grandes décisions et des mesures qui pourraient encourager les investisseurs étrangers ou tunisiens. Il a souligné que l'instabilité politique, outre l'incapacité à envoyer des messages rassurants, empêchait également d'attirer les investissements étrangers. Et de souligner que l'investissement public est la locomotive de l'investissement privé en raison des capacités logistiques avancées qu'il offre, et qui permettent à l'investissement privé de fonctionner confortablement en lui offrant des opportunités de développement.
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