Le Billet économique n°46 de MAC S.A, pour le mois de juin 2018, et élaboré par le professeur Ghazi Boulila, traite cette fois de la politique commerciale, et son intégration dans la stratégie nationale de développement.
En dépit de la dépréciation du dinar vis-à-vis de l’euro et du dollar depuis plusieurs années, le solde de la balance commerciale ne s’est pas amélioré. En effet, la raison évoquée est que la dévaluation du dinar vise à augmenter la compétitivité économique du pays en rétablissant l’équilibre de la balance commerciale. Les effets attendus sont réalisés en deux temps:
•Dans un premier temps, la réduction de la valeur du dinar fait augmenter le prix et la valeur des importations, effectuées dans d’autres monnaies comme l’euro et le dollar. Cet « effet prix » dégrade la balance commerciale (importation du pétrole, céréale etc.).
•Dans un deuxième temps et à moyen terme, c’est l’« effet volume », qui l’emporte. La baisse des prix des biens exportés par la Tunisie permet d’augmenter les quantités vendues à l’étranger, tandis que l’augmentation du prix des importations incite à importer moins de produits de l’étranger à l’exception des biens incompressibles difficiles à diminuer comme le pétrole, les matières premières et les biens d’équipement.
Ces deux effets opposés sont représentés dans la courbe en J c’est-à-dire la dépréciation entraine en premier temps une brève dégradation de la balance commerciale, pour aboutir à une amélioration plus importante de la balance commerciale.
Les données statistiques et l’analyse économétrique montrent que la baisse de la valeur du dinar a au contraire augmenté les importations et le déficit commercial. Ce constat pose plusieurs questions. Est-ce que la courbe en J joue en Tunisie ? Doit-on continuer à dévaluer le dinar ? Est ce qu’il existe d’autres politiques capables de limiter les importations et le déficit commercial ?
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