La bourse de Tunis a enchainé en 2024 sa quatrième année consécutive de hausse réalisant un rendement très appréciable de 13,75%. La faible croissance économique, les difficultés persistantes budgétaires ni même la détérioration du climat des affaires n'ont eu raison d'une bourse toujours soutenue par son compartiment bancaire toujours bien orienté et aussi pour le retour en grâce de certains poids lourds du marché (CC,Delice, SAH). Le marché a encore une fois fait preuve de résilience grâce à la bonne performance des blue chips de la Cote qui ont continué à afficher de bonnes croissances de leurs revenus et de leurs résultats.
Au niveau performance boursière, ce sont surtout les petites capitalisations qui ont réalisé les meilleurs rendements comme MPBS (+131%) et la Sotetel (+108%) grâce à une nette amélioration de leurs performances opérationnelles. ; Les dividendes ont été un facteur de soutien à plusieurs valeurs de la Cote qui ont décidé de relever leurs dividendes par action. Après 2 années de disette, l'année 2024 a également connu le retour, bien que modéré, des investissements étrangers de portefeuille qui ont animé le marché pendant plusieurs séances.
Tout n'a cependant pas été rose avec zéro introduction qui indique clairement le faible appétit des sociétés tunisiennes à aller en bourse probablement en raison d'une aversion à l'exposition à la transparence et aussi à cause d'impératifs de valorisation pas toujours réunies sur la Cote de la Bourse. Le plus inquiétant reste encore et toujours ce mal chronique de la faible liquidité qui a résulté en de nombreuses séances avec des volumes n'excédant pas les 3 Millions de Dinars.
En moyenne et compte tenu des transactions de bloc, le volume quotidien du compartiment actions en légère baisse de 3%, s'est établi à 6,4 Millions de D, soit moins que 2 Millions de $ ce qui est très faible en comparaison avec d'autres bourses émergentes comparables. Au fil des années, la bourse a vu le nombre d'investisseurs se rétrécir régulièrement et a toujours gardé la même physionomie avec une part institutionnelle ne dépassant pas les 25%.
Pour certains, le niveau élevé des taux d'intérêt explique en grande partie l'allocation très faible consacrée aux titres de capital souvent considérés comme risqués et pas assez rentables. Une détente sur les taux au cours des prochains mois pourrait probablement augmenter les allocations en actions de la part des investisseurs institutionnels et même particuliers. L'augmentation de la fiscalité en 2025 aussi bien pour les personnes morales que physiques pourrait aussi stimuler le compartiment des CEA qui reste un véhicule d'investissement à moyen terme très intéressant. Ce qu'il faudra continuer à surveiller en 2025, c'est la qualité des fondamentaux des sociétés et leurs capacités à générer de la croissance dans un environnement très instable et volatile souvent en proie à des changements d'une extrême rapidité. Alors cinquième année de hausse ou pas, faites vos paris!
Themes :
© Copyright Tustex