A l’occasion d’un atelier régional sur la compétitivité en Afrique du Nord, tenue le mercredi 9 mars 2016, Thouraya Triki, économiste-pays en chef au Département régional d’Afrique du Nord de la BAD, a détaillé les perspectives d’intervention de la BAD pour soutenir le développement du secteur privé en Afrique du Nord. Une région qui constitue un marché de plus de 175 millions de consommateurs et 34% du PIB de tout le continent.
Pour mettre au point ses stratégies et perspectives et booster la compétitivité en Afrique du Nord, la BAD s’est appuyé sur le dernier rapport sur la compétitivité en Afrique, publié conjointement, le 6 juin dernier, par la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, le Forum économique mondial et l'Organisation de coopération et de développement économiques.
Des réformes et beaucoup d’efforts
Les économies des six pays de la région de l’Afrique du Nord ont certes connu des bouleversements politique, économique et social majeurs depuis 2011, mais, malgré les progrès constatés et les processus de réformes engagés, beaucoup d’efforts reste à faire. En manière de compétitivité, le dernier classement publié voit le Maroc obtenir la meilleure place (72ème sur 144 pays) et la Mauritanie la mauvaise (138ème). La Tunisie occupe une peu glorieuse 92ème place.
Pourtant, le secteur privé contribue fortement à l’emploi, dans ses régions, et aux exportations. Ainsi, si nous prenons le cas de la Tunisie par exemple, le pays compte 626 mille entreprises pour un pourcentage de PME de 99,5%. Au sein de cet ensemble de PME, il y a 97,5% de micro entreprises. Le nombre de personnes employées par les PME est 1,2 million d’individus. Ce qui conforte la place très importante du secteur privé dans l’économie tunisienne.
Pour développer le secteur privé donc, la BAD obéit à un cadre stratégique basé sur le climat de l’investissement et des affaires, l’infrastructure sociale et économique et le développement des entreprises.
Après avoir identifié les champs d’intervention en fonction des contraintes et défis des pays concernés, la BAD s’appuie sur une approche à deux niveaux. Une analyse de la compétitivité et une analyse sectorielle basée sur les études réalisées par le gouvernement, les think-thanks, le secteur privé, etc.…
Booster la compétivité
Ces analyses permettent à la BAD de formuler plusieurs recommandations et actions prioritaires pour doper la compétitivité des pays de la région de l’Afrique du Nord. Ainsi, parmi les priorités de la BAD, vient en premier, le renforcement de la transparence et la bonne gouvernance, mais aussi la réduction de la bureaucratie administrative. C’est la raison pour laquelle, plusieurs pays de la région, et notamment la Tunisie, ont entamé des projets de réformes économiques.
La BAD encourage aussi la promotion de la concurrence et l’ouverture du marché tout en intégrant davantage les chaines de valeurs dans le secteur agricole et l’industrie alimentaires.
La révision des cursus scolaires et universitaires sont aussi primordiaux, pour la BAD, afin d’améliorer l’employabilité des jeunes et répondre, de manière plus efficace, aux besoins du marché du travail. Concernant les écoles, l’accès à internet dans le plus grand nombre de ces établissements est une priorité pour la BAD.
Enfin, l’investissement dans la Recherche et le Développement (R&D) et l’innovation sont deux points sur lesquelles Thouraya Triki a insisté, sans oublier le développement de la culture de l’entrepreneuriat et le renforcement des infrastructures avec des plateformes logistiques adaptées aux exigences des industries.
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