Le président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers (CSNPI) qui relève de l'UTICA, Fahmi Chaâbane, était l'invité d'Express Fm ce matin pour faire le point sur la situation du secteur en Tunisie qui suscite des interrogations ces derniers temps. Le secteur n'est pas en cirse, affirme Chaâbane, qui ne constate pas non plus de baisse des prix des biens immobiliers qui sont au contraire en hausse de 15 à 25% a-t-il indiqué.
Par contre, Il y a bien une stabilisation, et non une baisse, au niveau du foncier non bâti après un enchérissement ininterrompu depuis 2007-2008, avec des prix multipliés par 5 à certains endroits. A titre d’exemple, Fahmi Chaâbane a cité la zone du Lac 2, où le m² est passé de 1070 DT à 5500 DT entre février 2011 et aujourd’hui. Autre exemple, la région de Boj Touil, près de Tunis City, où le m² est passé de 30DT en 2010 à 300 voire 350 DT aujourd'hui, alors que les terrains sont encore classés en zone agricole. Il y a des investisseurs qui scrutent ce genre de régions affirme Fahmi Chaâbane, dans la perspective d’un changement de leur statut en zone constructible et lorsque les prix des terrains seront à des niveaux très élevés, ce qui est de leur pleins droit mais qui reflète aussi l’absence de stratégie nationale à long terme, qui aurait du très tôt inscrire ce genre de zones dans les plans d’aménagement urbains.
D’un autre coté, Fahmi Chaâbane déplore le manque de contrôle qui a permis l’émergence d’un secteur parallèle, avec des opérateurs travaillant quasiment au noir depuis quelques années, en dépassant les surfaces construites déclarées et en cassant les prix, alors que le promoteur immobilier est de son coté sujet à un tas de contrôles au niveau fiscal, administratif et au récolement obligatoire pour vérifier la conformité des travaux, sans quoi il ne peut vendre, a-t-il expliqué.
S'agissant du dépassement de l'offre par rapport à la demande, Fahmi Chaâbane ne nie pas l’existence d’invendus mais affirme qu'il y a bien une forte demande au niveau notamment du logement social où le besoin est d'environ 100 000 logements qui n'est pas satisfait en raison principalement du manque de disponibilité des terrains, même si récemment le plan élaboré par le ministère de l'équipement a permis de lancer des projets dans le domaine dans le cadre d'un partenariat public/privé.
Pour conclure, Fahmi Chaâbane a affirmé que face aux difficultés pour la classe moyenne d’acquérir des biens immobiliers, d’autant plus avec la baisse du niveau de l’épargne, la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers a formulé sa demande, auprès notamment de la Banque Centrale de Tunisie et de la présidence du gouvernement, pour un abaissement de l’autofinancement requis à seulement 10%, et un allongement du délai de remboursement des crédits immobilier de 20 à 30 ans.