Lors de la communication financière, organisée à l'initiative de Carthage Cement, le 28 décembre au siège de l'IACE, le Directeur Général de la société, Brahim Sanaa, a affirmé que la société devrait finir l'année, pratiquement conformément aux objectifs fixés par le dernier Business Plan présenté lors de la rencontre précédente.
Carthage Cement table sur un chiffre d'affaires de 258,8 MD, et est en passe de clôturer l'exercice 2020, au pire des cas avec un écart de 5%, selon le management. Il s'agit là d'une performance significative pour Brahim Sanaa, compte tenu des circonstances, et avec un arrêt de production de 3 mois suivant le confinement général décrété en mars, et après les perturbations dues au couvre feu depuis le mois d'octobre.
La société prévoit un RBE de 95,5 MD, et un résultat net de 17,5 MD, a ajouté Brahim Sanaa.
L'année 2020, a été rude pour le secteur, a indiqué Sanaa, à fin novembre la production a reculé de 19% par rapport à novembre 2019. Carthage Cement conservera une part de marché supérieure à 20% pour la troisième année consécutive a-t-il ajouté, à 3 voire 4 points de son concurrent le plus proche. La société a trouvé l'équilibre sur le marché local, avec un produit 'très demandé" et une capacité à faire face aux chocs futurs a ajouté Adel Grar. Carthage Cement est aujourd'hui "l'agitateur" capable de donner de nouvelles orientations à son secteur via les nouveaux produits.
Brahim Sanaa a ajouté que Carthage Cement, a acquis une certaine souplesse à l'export, avec son point d'entrée en Europe qu'est l'Italie et le levier africain, où la société a fait le choix actuellement de ne pas exporter vu le niveau des prix. La société a déjà planifié l'implantation de filiales sur les deux continents a révélé Brahim Sanaa, "de bonnes nouvelles" seront annoncées dans ce sens en 2021, a ajouté le DG.
La rencontre a été en partie consacrée au processus de cession, après la pré-qualification de 5 candidats suite à l'appel à manifestation d'intérêt lancé par Al Karama Holding.
Adel Grar, s'est d'abord félicité de la "qualité" des candidats. Rappelons que 5 acheteurs potentiels ont été retenus, dont 3 groupes déjà présents en Tunisie, ce qui en soit est un signe très positif pour le management. L'intérêt de Carthage Cement a été ravivé après l'opération de recapitalisation qui a permis de réduire de moitié l'endettement de la société, autrefois principal handicap, avec des frais financiers annuels de l'ordre de 70 à 80 MD. La société a par ailleurs profité de la fin du contrat d'exploitation depuis septembre 2019, qui la liait avec le danois NLS. Un contrat très couteux puisque la tonne revenait à 8,59€, la monnaie européenne étant passée de 2,7 à 3,3 dinars entre la signature du contrat et 2019. Carthage Cement a fait le choix de prendre en charge l'usine par la suite, et a fait ses preuves selon Brahim Sanaa. Autre point fondamental, qui a relancé l'intérêt des investisseurs, la réduction de l'effectif, qui était il y a quelques années un poids étouffant pour la société, l'effectif est passé de 888 personnes en 2014 à 777 aujourd'hui, en tenant compte de l'intégration du personnel de l'usine.
Carthage Cement intéresse d'autant plus les investisseurs, que la cimenterie est présente sur le grand Tunis, qui représente 30 à 35% de la consommation nationale, a insisté Sanaa. La société dispose aussi d'une carrière qui représente 100 ans d'exploitation avec la capacité installée actuelle. Ce gisement, particulièrement homogène, est un des points forts de Carthage Cement selon le DG.
Rappelons que les candidats pré-qualifiés pour la reprise du bloc majoritaire sont la Société CEMOLINS INTERNACIONAL, S.L.U. (Espagne), MAJDA TUNISIA SA, LES CIMENTS ARTIFICIELS TUNISIENS SA, le Consortium SECIL, COMPANHIA GERAL DE CAL E CIMENTO S.A. (Portugal) et SOCIETE DES CIMENTS DE GABES SA et le Consortium M. BOUREIMA OUEDRAOGO (Burkina Faso) et société PETROLCEM SRL (Italie). Un sixième candidat n’a pas été retenu, n’ayant pas présenté de plan de développement, une des conditions pour la validité de l’offre, a indiqué Brahim Sanaa.
L'opération porte actuellement sur 58,2% du capital détenu par l'Etat, les banques ayant pris part à l'augmentation de capital n'ont pas encore manifesté leur intension de vendre, le cas échéant le total mis en cession atteindrait autour de 76% du capital. Adel Grar, a annoncé l'ouverture prochaine de la data room à l'attention des candidats déjà retenus, l'ouverture des plis de l'offre financière devrait intervenir en mars 2021 et l'identité de l'acquéreur révélée à la fin du même mois a ajouté le président d'Al Karama Holding.
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