Le PDG de Land'Or, Hatem Denguezli, a animé le 28 mai 2019, une communication financière au siège de la Bourse de Tunis, pour un retour sur les réalisations 2018, et les perspectives de développement du deuxième fromager de Tunisie, avec une part de marché de 30%.
Les états financiers au 31 décembre 2018 de Land'Or, font apparaître un résultat d'exploitation de 11,646 MD, contre -5,545 MD à fin 2017. Le chiffre d'affaires a progressé de 20%, avec une croissance de 44% sur l'export, qui représente désormais 39% des revenus. La société a clôturé l'exercice 2018 avec un bénéfice de 5,946 MD, contre un déficit de 10 MD à fin 2017. Au niveau du groupe, le CA s'est amélioré de 19% comparé à 2017, à 111,9 MD. Le bénéfice consolidé est passé de 2,7 à 6 MD.
En 2018, Land'Or a été confrontée à une conjoncture plus ou moins difficile dans les 3 pays piliers de son activité. En Tunisie, la baisse du pouvoir d'achat, conjuguée à la montée du marché parallèle, laissent une marge de développement réduite. La baisse des cours de certaines matières premières sur les marchés internationaux a été effacée par la dégradation des parités de change. La pénurie du beurre et la flambée des prix, en hausse de 108% par rapport à 2017, a également marqué l'année.
L'activité en Libye a connu un bon démarrage et une nette reprise qui a duré 9 mois, avant l'arrêt causé par une nouvelle dégradation des conditions sécuritaires. La société avait même envisagé un retour de son personnel dans le pays voisin.
Au Maroc, la filiale locale a réalisé son premier son premier bénéfice en 2018, avec un chiffre d'affaires représentant désormais 28% du CA global. Le marché marocain est devenu stratégiquement fondamental pour la société. Représentant au moins 3 fois le marché tunisien, le Maroc offre en plus un intérêt logistique de taille, avec des infrastructures avantageuses et un accès terrestre vers des pays d'Afrique de l'Ouest et une meilleure pénétration sur la région CEDEAO. D'autre part, le royaume ne prélève pratiquement pas de droits de douane sur les matières premières.
Le groupe s'apprête d'ailleurs à lancer sa filiale industrielle sur place, via un investissement de 10,7 millions d'euros (près de 36 millions de dinars). Le projet a obtenu l'aval de la BCT en mai 2018, et le démarrage des travaux sera pour le mois de décembre et pour une durée de 1 an, prévoit Hatem Denguezli. Situé sur un terrain de 1,3 ha, l'usine sera d'une superficie de 3300 m2, dans la région de Kenitra, limitrophe de la zone franche. Le projet sera financé en partie par l'augmentation de capital et par un crédit MLT de 4,7 M€. Le management prévoit un chiffre d'affaires de 10,4 M€ à l'horizon 2025, avec une progression annuelle de 10% sur le quinquennat 2021-2025. L'EBITDA moyen se situera à 13% pour une rentabilité nette de 4%. Les prévisions ne tiennent pas compte des avantages et opportunités liés au développement en Afrique à partir du Maroc.
Hatem Denguezli a présenté le projet avec beaucoup d'enthousiasme : il permettra au groupe de se prémunir contre d'éventuelles restrictions sur les importations de la part des autorités locales, les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu des épisodes assez tendus malgré le libre-échange. En, plus, le marché tunisien est stratégiquement fragile, avec un potentiel de développement limité, et la faiblesse logistique qui rendent difficiles les opérations d'export à partir de la Tunisie.
Le groupe a, toutefois, l'intention d'investir dans une nouvelle ligne de production et l'automatisation des lignes existantes, arrivées à saturation, le tout pour un montant global de 20 MD.
Globalement, les orientations stratégiques de Land'Or, concernent tout d'abord le développement international, avec un objectif de porter à 50% la contribution du CA export dans le total des revenus. Le groupe visera une croissance moyenne de 19% de son chiffre d'affaires sur les 5 prochaines années, et de dégager un EBITDA de 12,3% du CA en moyenne, pour une rentabilité nette de 6%. Par ailleurs, Land'Or négocie avec Kraft, un nouvel accord de 3 ans.
Des pourparlers sont également engagés avec un grand groupe Émirati pour conquérir le marché du Moyen Orient. Le groupe espère aussi renforcer sa présence dans la COMESA après les premiers pas à Djibouti et au Kenya.
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