Au 31 Mars 2015, les statistiques des investissements étrangers de portefeuille font ressortir une nette augmentation (+400%) puisque on recense près de 130 MD d’achats. Ceci représente 27% du total des volumes sur la Cote de la Bourse. En intégrant les cessions effectuées par les investisseurs étrangers, les volumes traités atteignent 189 MD soit une part de marché toujours significative de l’ordre de 18,6%.
Ce regain d’intérêt des étrangers pour la bourse s’explique essentiellement par la possibilité accordée aux étrangers d’acquérir librement, sans autorisation, les titres de certaines sociétés au-delà des 50%. Ceci a suscité un intérêt acheteur très fort sur un titre en particulier en l’occurrence la SFBT qui a généré des achats pour 2,8 Millions de titres ce qui représente en valeur environ 75 Millions de Dinars (58% du total des achats). Cette fièvre acheteuse sur la SFBT s’est poursuivie au cours de la première quinzaine d’Avril avec notamment une transaction record le 15 Avril portant sur 2,2 Millions de titres ou 62,8 Millions de Dinars. Depuis le début de l’année, près de 5% du capital de la société a été acquis par des étrangers avec un taux de participation étranger qui avoisine désormais les 57%.
Les autres titres qui ont bénéficié d’un courant acheteur important sont SAH (Lilas) pour environ 20 Millions de Dinars et DELICE Holding pour environ 15 Millions de Dinars. Ces trois valeurs ont accaparé près de 85% du total des achats. Ceci démontre le fort appétit des investisseurs internationaux pour le secteur des biens de consommation qui reste très prisé surtout dans un contexte de ralentissement économique. A contrario, le secteur financier est fortement boudé avec à la clé un peu moins de 3 Millions de Dinars pour un secteur qui est encore très nettement majoritaire à la Bourse de Tunis.
Le retour des investisseurs de portefeuille à la Bourse de Tunis s’est opéré d’une manière très ciblée mais a permis de battre tous les records en la matière. Dans un contexte de très faible liquidité et de rétrécissement sensible de l’épargne nationale, c’est une très bonne nouvelle puisqu’elle vient compenser un manque flagrant de capitaux locaux. Autre chose qui réconforte davantage, c’est la qualité de ces investisseurs étrangers. La majorité appartient à des fonds d’allocation, confirmant que ces fonds d’investissement majoritairement anglo-saxons ainsi que leurs gestionnaires multi-classe d’actifs sont en mode « Risk On » sur les actions. Il n’en demeure pas moins que cette situation très avantageuse à court terme ne devrait pas occulter qu’un marché équilibré a toujours besoin d’investisseurs locaux réguliers et professionnels qui constitueront le socle permanent du marché financier.
L'équipe Tustex.