Bourse de Tunis : Bilel Sahnoun parle du nouveau marché alternatif, la bourse des commodities et les produits dérivés...

Lors de son passage sur Express Fm ce matin, le directeur général de la Bourse de Tunis, Bilel Sahnoun, est revenu sur la performance de la place cette année, avec un rendement de 10,42% pour le Tunindex jusqu'au 10 août, une évolution notable vue la situation et en comparaison avec d'autres places financières, estime le responsable.

 

Bilel Sahnoun relativise toutefois la portée de la hausse du baromètre de la BVMT. La résilience dont le Tunindex a fait preuve après le Covid et pendant la guerre en Ukraine pourrait s'expliquer par le fait que le marché tunisien ne reflète pas l'économie nationale, avec une prédominance du secteur financier qui affiche de bons résultats, et surtout avec plusieurs secteurs non représentés sur la cote, comme l'agriculture, les télécom, les hydrocarbures...

 

Bilel Sahnoun a ajouté que les entreprises publiques auraient pu dynamiser le marché en s'introduisant en Bourse. La capitalisation boursière reste très faible, a-t-il déploré, ne représentant que 22% du PIB, alors que les volumes d'échanges journaliers se sont fortement contractés, de 38% par rapport à 2021, année ou les volumes étaient déjà faibles, a fait remarquer le DG. 

 

Pour Bilel Sahnoun, il incombe au gouvernement de pousser vers l'ouverture du capital de grandes entreprises en Bourse, rappelant qu'il faudra aussi dissiper la confusion qui inquiète notamment la partie syndicale. L'introduction en Bourse garantit tous les avantages sociaux appliqués, a insisté Sahnoun, qui rappelle des expériences d'entreprises publiques cotées, notamment les banques publiques, qui représentent selon lui un exemple à suivre.

 

Sahnoun s'est également exprimé au sujet de l'ancien marché alternatif, le plus grand échec selon ses termes, et qui a été abandonné en 2019. Le décret d'application du nouveau marché alternatif a été publié il y a deux mois, a rappelé le DG de la Bourse, il vient simplifier la démarche d'introduction pour les PME, avec un coût réduit. Le texte définit par ailleurs le type d'investisseurs avertis qui pourront intervenir sur le marché alternatif. Les premières introductions seront opérées en fin d'année, espère Bilel Sahnoun.

 

Poue le DG de la Bourse, le plus grand projet en cours d'execution, est le renouvellement du cadre réglementaire, qui date de 1994, et ne donne pas de place à la diversification des produits. La nouvelle réforme permettra notamment d'introduire des produits comme les dérivés, outre le lancement de la bourse des matières premières, actuellement en phase d'implémentation, avec une plateforme déjà identifiée, élaborée par des partenaires égyptiens. Cette initiative est très bien accueillie, selon Sahnoun, et commencera avec un produit pilote, à savoir l'huile d'olive. La bourse des matières premières sera opérationnelle avant l'été prochain, estime Sahnoun.