Les événements du vendredi noir, qui ont touché la Tunisie et le Koweït confirment encore une fois la fragilité du contexte actuel. Ainsi, les marchés (le thème qui nous intéresse et grand respect aux victimes des attentats) restent essentiellement « drivés » par ces événements tristes reléguant au second plan les fondamentaux des sociétés. Dans ce papier, notre focus sera plutôt sur la Tunisie, au vu de la profondeur de notre couverture de ce pays qui nous permettra de pouvoir analyser l’impact d’un tel événement sur les actions tunisiennes.
Le Tunindex qui affiche la meilleure performance parmi les bourses arabes, en atteignant son plus haut historique (5 770,32 points au 24/06/2015) sera mis sous forte pression durant les prochains jours. Cependant, durant la dernière attaque de Bardo (18/03/2015), le principal indice tunisien a montré des signes de résistance appréciables. En réalité, l’indice contient peu de valeurs ayant une exposition directe au tourisme, hormis Tunisair (Achat, Tunisie) qui risque de passer une année 2015 difficile. Quoique l’attentat de Sousse, après celui de Bardo pourrait mettre l’ensemble de l’économie tunisienne à genoux. L’effondrement du tourisme en Tunisie est une véritable menace pour les banques tunisiennes, en particulier celles détenues par l’Etat tunisien qui pâtissent déjà d’un coût du risque élevé et d’une qualité d’actifs médiocres. Une crise bancaire aurait des conséquences désastreuses sur l’ensemble de l’économie tunisienne qui se finance essentiellement via le crédit bancaire. En conclusion, ces événements tragiques sont un véritable désastre à long terme pour l’ensemble de l’économie tunisienne.
Les niveaux de valorisation de notre couverture tunisienne (47 valeurs, une capitalisation boursière de 7,993 Mds€) sont de type de recovery avec un PE 2015 à 19,0x et une croissance des BPA à 80,5. Bien évidemment, les banques contribuent à cette reprise avec une croissance attendue à 61% et un PE à 16,5x. Ainsi, la reprise attendue pour 2015 est plutôt chèrement payé notamment dans un contexte aussi fragile.