L’environnement international a été marqué, au cours du mois d’août 2010 par la
montée de nouveau des incertitudes sur les perspectives de la croissance
mondiale et par l’apparition d’indicateurs reflétant un ralentissement de
l’activité économique dans les principaux pays industrialisés, surtout aux
Etats-Unis d’Amérique. Alors que les cours de l’énergie se sont repliés en
relation avec ce ralentissement, les prix d’autres produits de base ont
enregistré une hausse, notamment pour les céréales sous l’effet des conditions
climatiques défavorables dans certains pays producteurs. Dans ce contexte, les
taux des change ont poursuivi leur volatilité avec une hausse des monnaies
bénéficiant de statut de monnaie refuge, en particulier le dollar et à un degré
moindre le yen japonais. De même, les fluctuations des indices des principales
bourses internationales se sont poursuivies avec une orientation à la baisse
récemment.
Sur le plan national, la reprise des industries manufacturières s’est
poursuivie alors que le secteur agricole a enregistré une forte baisse de la
production céréalière. De même, les échanges commerciaux avec l’extérieur ont
continué à progresser mais avec un rythme des importations plus rapide que celui
des exportations, ce qui a entraîné un accroissement du déficit courant en
comparaison avec l’année écoulée. Le financement de ce déficit a nécessité une
ponction sur les avoirs en devises qui ont atteint 12.737 MDT au 26 août 2010.
Au niveau monétaire, la masse monétaire M3 s’est accrue, au cours des
sept premiers mois de 2010, de 8% en comparaison avec le mois de décembre 2009,
tandis que les concours à l’économie ont progressé de 12,2%. La liquidité
bancaire a continué à se contracter au cours du mois d’août et le taux d’intérêt
moyen s’est élevé à 4,60% contre une moyenne de 4,52% durant le mois de juillet.
En ce qui concerne le taux de change du dinar, il a enregistré, depuis
le début de l’année en cours et jusqu’au 27 août, une dépréciation de 11,5%
vis-à-vis dollar américain et une légère appréciation de 0,5% par rapport à
l’euro.
S’agissant de l’évolution des prix, le niveau de l’inflation a atteint
une moyenne de 4,7% au terme du mois de juillet 2010, contre 4,8% un mois
auparavant et 3,2% au cours de la même période de 2009.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil d’Administration a décidé de
maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale de Tunisie,
en insistant de nouveau sur la nécessité du suivi rigoureux de la conjoncture
internationale dans le contexte d’incertitude quant aux perspectives de la
croissance mondiale afin de continuer à se prémunir contre ses répercussions
éventuelles sur l’économie nationale et en particulier le secteur extérieur.