Le tandem Ridha Ferchiou –Abderrazek Zouari dirigera l’Université Dauphine à Tunis ; La BIAT et la BT dans le tour de table ; L’Université verra le jour à El Omrane ; [suite]

Comme nous l’annoncions au mois d’août 2008 (Lire l’article) , l’Université Paris-Dauphine ouvrira une université en Tunisie baptisée Université Dauphine à Tunis (UDT). Le projet en préparation depuis plus de deux ans verra le jour à la rentrée 2009-2010.


Après hésitation entre plusieurs sites (Centre Urbain Nord, Belvédère, La Soukra, etc.), le choix a été porté sur des anciennes résidences diplomatiques à El Omrane.


Plusieurs universitaires français et tunisiens ainsi que des hommes d’affaires et des hommes politiques des deux pays ont mis tout leur poids pour concrétiser ce projet. L’apport de l’ambassadeur français à Tunis, Serge Degallaix, et de l’ancien ministre et DG de la Banque de Tunisie , feu Faouzi Belkahia, a été déterminant.

Le conseil d’administration de l’Université Paris-Dauphine réuni le 30 avril 2007 à Paris avait donné son accord pour l’implantation d’une antenne à Tunis qui sera baptisée « Université Dauphine à Tunis» (UDT). L’UDT dispensera des formations en sciences économiques et de gestion et en droit.

Des membres du conseil avaient demandé à préserver le label « Dauphine » afin que les diplômes qui seront délivrés à Tunis soient de la même qualité que ceux délivrés à Paris. A cet effet, certains ont proposé que l’Université Dauphine à Tunis recrute dans tout le pourtour méditerranéen.


D’autres intervenants ont loué «le système scolaire (tunisien) remarquable qui produit des étudiants de qualité » et relevé le «nombre très important de thésards tunisiens » ainsi que la notoriété de Dauphine auprès de « l’élite tunisienne ». Il est à signaler, à ce propos, que les étudiants et chercheurs tunisiens représentent la deuxième nationalité à Paris-Dauphine derrière les français.


L’UDT entamera ses activités à la rentrée prochaine. Paris-Dauphine prendra une participation de l’ordre de 35% dans le capital d’UDT afin de garantir le niveau des diplômes et d’assurer un enseignement comparable à celui dispensé à Paris.


Les deux autres grands actionnaires seront la BIAT
et la Banque de Tunisie . Ainsi, la structure de l’actionnariat sera comme suit : 35% pour Paris-Dauphine, 35% pour la BIAT, 20% pour la Banque de Tunisie et 10% divers.


Quant à l’enseignement, il sera dispensé par des enseignants de Dauphine et des enseignants tunisiens triés sur le volet. La plupart des enseignants seront des permanents.

L’enseignement sera sanctionné par des diplômes de Tunis Dauphine et de Paris Dauphine. Les frais d’inscription seront aux alentours des 6000 à 7000 dinars par an (sachant qu’une année d’études en France coûte environ 10 000 euros). En outre, un système de bourses pour les meilleurs étudiants a été prévu.

Le projet a l’appui des autorités tunisiennes et françaises et de plusieurs banquiers, hommes d’affaires et universitaires tunisiens. Il ne manquera pas d’injecter une dose de qualité salutaire dans le système Universitaire tunisien.

Du côté français, les pouvoirs politiques ont entamé depuis quelques années une nouvelle politique « d’exportation de l’excellence française » (ouverture de la Sorbonne à Abou Dhabi, projet de musée du Louvre dans le même émirat, etc.).

Pour préserver le label « Dauphine », le conseil d’administration de Paris-Dauphine a exigé certaines garanties concernant :

- la pédagogie utilisée (nombre d’étudiants par classe, etc.);

- les critères de sélection adoptés ;

- le contrôle pédagogique par Paris-Dauphine ;

- la présence physique de personnel délégué par Dauphine pour un encadrement sur place ;

- le contrôle financier.

Les professeurs Ridha Ferchiou, ancien ministre de l’éducation, et Abderrazak Zouari, économiste et ancien Directeur de l’ESC Tunis, ont été désignés pour diriger ce projet qui a été évoqué au mois d’avril dernier par Madame Valérie Décresse, ministre française de l’éducation, dans son discours lors du forum des hommes d’affaires français et tunisiens.


Il est à rappeler que Ridha Ferchiou a dirigé pendant prés d’une douzaine d’années l’IHEC Carthage qu’il a réussi à imposer dans le paysage universitaire tunisien en tant que principale école de commerce du pays.


Le montage du projet UDT semble être finalisé et les conditions de réussite semblent réunies.

© Copyright Tustex.
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