Intervenu sur les ondes de radio Express FM, l'analyste financier, Bassem Ennaifer a affirmé que les attentes de la Banque mondiale, relayées dans son dernier rapport concernant les taux de croissance en Tunisie à fin 2024, en 2025 et en 2026, sont inférieures aux prévisions avancées par le gouvernement tunisien. Ledit rapport fournit également une analyse de la politique fiscale, considérant que le système fiscal actuel est injuste et ne permet pas le développement de la croissance. A contrario, il creuse l'écart entre les classes riches et les classes vulnérables, soulignant que les entreprises n'en bénéficient pas non plus de ce système. A cet effet, l’invité d’Ecomag a expliqué que les taux de croissance attendus en Tunisie à la fin de 2024 sont de 1,6%, alors que les attentes de la Banque mondiale se situent autour de 1,2%. Il a d’ailleurs considéré que ces taux restent modestes, et que l'agriculture sera le facteur décisif, notamment pendant le quatrième trimestre, étant donné qu’aucun progrès significatif n'a été réalisé au troisième trimestre.
Le gouvernement espère atteindre un taux de croissance estimé à 3,2% en 2025, alors que les attentes de la Banque mondiale ne sont que de 2,3%. A ce titre, Bassem Ennaifer a estimé que pour atteindre un taux de croissance de 3,2%, il faut fournir toutes les conditions appropriées, et que tous les scénarios soient positifs, et ce, grâce à des moteurs de croissance et à une demande accrue. Sur le plan externe, cela nécessite également de réaliser une très bonne saison agricole. Cela s'ajoute à la nécessité de travailler à l'élaboration d'une législation depuis le début de l'année afin de garantir un résultat la même année, avec une augmentation des investissements publics et une amélioration des exportations ainsi que de la saison touristique. Le but étant de se rapprocher du taux de 3,2%.
Dans le même sillage, l’analyste financier a souligné qu'il n'est pas possible de contrôler tous ces facteurs, ajoutant qu’en vue d'atteindre un taux de croissance de 3,2% requiert “beaucoup de chance”, d'autant plus qu'il s'agit d'un taux élevé, et y parvenir relève de l’exploit, surtout à la lumière de la situation économique actuelle. Il a également déclaré qu’il n'est pas possible de parler de croissance sans investissement. Bassem Ennaifer a, d’ailleurs, évoqué les projets d'énergies renouvelables, qui constituent un point positif et doivent être développés davantage, en plus du secteur de la construction et des grands projets d’infrastructures, puisque l'État en est responsable. Et de souligner que le taux d'investissement, attendu de 9%, reste faible.
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