Le président du Cercle des Financiers Tunisiens, Abdelkader Boudrigua a indiqué, au micro de radio Express FM, qu’il existe un réel problème quant à la disponibilité des données afférentes à la consommation et à l’investissement en Tunisie. En effet, il a expliqué qu’il n’est pas possible de déterminer les politiques économiques et financières sans avoir accès à des données actuelles qui permettent également l’évaluation de la situation économique. Et d’ajouter que jusqu’alors, il n’y a toujours pas une estimation du taux de croissance au cours du quatrième trimestre de l’année 2023. L’expert en économie a estimé que cette situation est absurde et ne doit en aucun cas se poursuivre regrettant le fait de ne pas avoir de pilotage basé sur les macros datas.
Par ailleurs, Abdelkader Boudrigua a indiqué que le modèle de croissance économique n’est plus d’actualité et doit impérativement être modifié à travers la mise en place de nouvelles dynamiques et de nouveaux secteurs économiques outre que les classiques. En effet, selon l’expert, la Tunisie n’a pas développé de complexité économique pendant une dizaine d’années. Or, en plus du capital humain qui représente une des rares richesses du pays, la complexité économique est considérée, quant à elle, comme la base de ces richesses. Selon les dires de Abdelkader Boudrigua, la Tunisie risque de perdre cette complexité économique, aucun effort n’est déployé pour la développer.
Dans un autre propos, l’expert en économie a expliqué que les besoins en financement du tissu économique sont répartis en petits financements à travers la BTS et la microfinance, ainsi que le leasing au profit des professionnels mais à des limites. S’ajoute à cela, le financement à long terme en l’occurrence pour les PME. Or, il existe un problème de bancarisation car ces dernières ne sont pas financées de manière efficace et suffisante. Abdelkader Boudrigua a poursuivi pour souligner que les banques ne sont pas très impliquées dans le financement des PME en raison des risques qu’elles représentent et du manque d’intervention d’un fonds de garantie. Dans ce cas, et afin d’y remédier, l’expert propose de mettre en place une nouvelle loi avec une réglementation spécifique et allégée pour le financement de ces entreprises. En effet, si l’une des PME fait un défaut de paiement, il faudra que les banques, en amont, créent un fonds de provision qui aura par ricochet un impact sur leurs bénéfices. Une autre solution peut être également mise en place dans ce même cadre à savoir : créer une loi pour le financement des PME tout en prévoyant un mécanisme permettant de distinguer les deux segments (PME et grands comptes) à l’instar de ce qui a été fait dans la microfinance.
Par ailleurs, le président du Cercle des Financiers Tunisiens a proposé de permettre la création d’un nouveau type de banque avec le modèle de la mésofinance grâce à des agréments et dans un cadre réglementaire allégé. Cette solution pourra résoudre le problème du gap financier qui existe depuis un moment et dont souffrent le plus les PME.
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