En 2001, l’économiste britannique Jim O’Neill, de la banque d’investissement Goldman Sachs, invente le terme "Bric" (acronyme de "Brésil, Russie, Inde et Chine"), une manière pour lui de mettre en évidence l'envol annoncé des économies de ces puissances émergentes. Progressivement, le monde des affaires et la presse économique s'emparent du concept.
Huit ans plus tard, les quatre pays, conscients de la force politique de la marque "Bric", décident de se réunir en sommet (le 16 juin 2009) à Lekaterinbourg, en Russie. La création de ce nouveau groupe doit permettre aux quatre pays de peser davantage face aux grandes économies occidentales. Le 14 avril 2011, le troisième sommet du BRIC, qui a lieu en Chine, est aussi le premier sommet du BRICS, avec l'adhésion officielle de l'Afrique du Sud, qui fait de facto disparaître le « Triangle Brésil - Inde - Afrique du Sud »
En 2014-2015, les cinq pays se dotent de leur propre banque : la New Development Bank (NDB), basée à Shanghai, capitale économique de la Chine. La banque a pour but de mobiliser des ressources pour des projets d'infrastructure et de développement durable dans les marchés émergents et les pays en développement. Depuis fin mars 2023, elle est présidée par l'ancienne cheffe de l'État brésilien Dilma Rousseff.
Depuis sa création la New Development Bank a approuvé le financement de 96 projets pour un montant global de 32,8 Mrds de dollars, soit un ticket moyen de 342 millions de dollars par projet. Jusque-là, tous les projets approuvés se situent géographiquement dans les pays du Brics.
Avec 29,5% de la surface des terres émergées et 40,9% de la population mondiale, le poids économique des Brics ne représente que 25,8% du PIB mondial, mais en nette amélioration par rapport à 2011 (19,6%) grâce essentiellement à la Chine et l’inde. Les pays du Brics pèsent 17% dans le commerce mondial.
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À l’opposé, les pays du G7, avec 9,7% de la population mondiale, accaparent 43,5% du PIB mondial. Ceci se reflète au niveau du PIB par habitant. Il est de 7 978 dollars en moyenne dans la zone du BRICS contre 56 464 dollars dans les pays du G7. La moyenne mondiale étant de 12 647 dollars contre 3 777 dollars en Tunisie (en 2022, chiffres de la Banque mondiale).
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Ainsi, 17 855,2 Mrds de dollars séparent (2022) le PIB du G7 à celui des Brics, soit plus que le double du PIB cumulé des 23 pays ayant demandé officiellement à rejoindre le groupe des Brics.
Par ailleurs, selon la deuxième méthode de mesure du PIB qui repose sur le taux de change* à parité de pouvoir d’achat (PPA), largement utilisée par le FMI et l’OCDE, le poids des Brics dans l’économie mondiale est de 31,8% dépassant celui des pays du G7 dont le poids est de 30,0% en 2022.
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Le PIB par habitant en dollar PPA courants demeure largement plus élevé dans les pays du G7 avec une moyenne de 63 504 contre une moyenne de 16 080 dans le BRICS.
La moyenne mondiale est de 20 646 dollars PPA courants contre 12 490 dollars PPA courants en Tunisie
*Le taux de change à parité de pouvoir d’achat (PPA) : Taux auquel la monnaie d’un pays devrait être convertie dans celle d’un autre pays pour acheter la même quantité de biens et de services dans les deux pays. Par exemple pour le calcul du taux de croissance réel du PIB, les organisations internationales n’utilisent pas toutes la même méthode. La Banque mondiale se sert des taux du marché pour déterminer le poids relatif des pays dans le PIB réel aux niveaux régional et mondial. En revanche, le FMI et l’Organisation de coopération et de développement économiques utilisent des taux PPA (encore que le FMI publie aussi dans les Perspectives un chiffre mondial de la croissance fondé sur les taux du marché). Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients.
