Le président du Cercle des financiers, Abdelkader Boudrigua a déclaré, lors de son passage sur les ondes de radio Express FM, que la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international est liée à la stabilité politique et au consensus entre les partenaires sociaux et le gouvernement, notant qu'il existe une sorte de prise de conscience de la gravité de la situation et des défis existants. Il a souhaité que le gouvernement n'obtienne pas un financement auprès du FMI uniquement pour boucler le budget de l’Etat, estimant que 2024 sera une année difficile en raison du taux élevé de dettes à rembourser par le pays en devises fortes.
Abdelkader Boudrigua a indiqué, en outre, que la Tunisie a sous-estimé sa valeur lors des négociations avec le FMI ainsi qu’avec le reste des partenaires, de manière à ce que les négociations n'ont pas été à l’image de celles ayant eu lieu les années précédentes. Toutefois, la souveraineté de la Tunisie a été préservée, et la négociation a été d'égal à égal de surcroît de la part des négociateurs techniques. Et de poursuivre que la Tunisie n'a pas de projet économique, celui qui devrait être au coeur des négociations avec les institutions financières internationales et qui soit lié aux défis et aux enjeux géopolitiques.
Abdelkader Boudrigua a souligné, par ailleurs, que la richesse la plus importante de la Tunisie aujourd'hui réside dans son capital humain, considérant que ce qui compte pour le FMI, est la solidité et la stabilité du système financier mondial. A cet effet, le Fonds envisage de demander des comptes à la Tunisie au même titre que l'Égypte, qui, à contrario, a réussi l’installation de ses réformes grâce à la force de son armée et à sa capacité à mettre en œuvre des projets et des politiques claires. L’analyste financier a souligné que l'approche adoptée par l'Egypte n'est ni participative ni démocratique, estimant que le FMI souhaite revendiquer auprès de la Tunisie les mêmes résultats et mécanismes.
Dans un autre propos, Abdelkader Boudrigua a expliqué qu'il n'est pas possible de privatiser les entreprises publiques sans qu’il y ait derrière des protestations sociales, se demandant si le gouvernement est capable de mettre en œuvre les réformes exigées par le Fonds monétaire international.
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