Le Gouverneur de la Banque Centrale, Marounae El Abassi, a ouvert le 07 novembre, les travaux du congrès annuel du Forex Club de Tunisie, coïncidant cette année avec le cinquantenaire de l'association, et organisé en partenariat avec la Fintech labélisée Start-up Act, Universal Hub Africa. Le Forex Club de Tunisie est une association à but non lucratif, qui s'est donné pour mission d’encadrer la profession de cambiste, de promouvoir et améliorer son cadre législatif et technique, ainsi que sa déontologie. Rappelons par ailleurs, la récente signature du protocole de création du Forex Maghrébin.
Un des deux principaux thèmes traités à l'occasion a été celui de la «Central Bank Digital Currency (CBDC) et les opportunités pour l’intégration financière Maghrébine», qui se penche sur l'avenir des transactions dans un environnement bouleversé par l'émergence de nouveaux opérateurs technologiques et de nouveaux process, que Marounae El Abasi qualifie de choc, et dont l'impact se propage très vite dans le monde.
Le gouverneur de la BCT a entre autres cité le Bali Fintech Agenda, conçu comme une feuille de route lancée par la banque mondiale et le FMI, les débat ont donc porté sur les perspectives d'insertion de la banque centrale dans cette nouvelle mouvance, qui marie technologie et finance, allant jusqu'à imaginer un avenir sans banques physiques, sans réglementation de change etc...
Récemment élu meilleur gouverneur de banque centrale dans la région MENA par le magazine spécialisé « Global Markets », El Abassi a montré a maintes reprises son attachement au monde digitalo-financier, comme en témoignent de multiples évènements, tels que le Blockchain Summit de mai 2018.
Parmi les intervenants, Hervé Tourpe, chief digital advisor du Fonds monétaire international (FMI), a fait le tour de la question des CBDC, dont les principales motivations sont l’inclusion financière, la réduction des risques, entre autres de transport, qui passe par la réduction du cash, ainsi que la surveillance des activités illégales.
Un des speakers a rappelé que contrairement aux cryprto-monnaies, les CBDC ne sont pas des valeurs spéculatives et volatiles, elles sont fixées sur la monnaie locale sous le contrôle de la Banque Centrale. Il a rappelé les différents modèles d’émission de CBDC, restreint aux institutions financières, ouvert aux particuliers, ou encore le modèle hybride.
Alexander Borodich, CED d’Universa an quant à lui, insisté sur les avantages des CBDC, à commencer par le coût d’émission très réduit (de 0,5 à 0,15$ pour 1$), une monnaie infalsifiable et impossible à dérober, permettant des transferts contrôlés 24/24 et 7/7, avec la possibilité d’être programmée pour servir un type de transactions en particulier.
El Abassi a appelé à monter un groupe de réflexion sur la question des Central Bank Digital Currency pour en définir les allures et les spécificités tunisiennes, en termes de risques, de besoins et de priorités pour assurer l’inclusion financière. L’amélioration du système de paiement en Tunisie est un grand chantier, dans un pays où les opérations non cash ne dépassent pas une moyenne de 12 opérations par an et par habitant, contre une moyenne mondiale de 65 opérations.
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