Lamia BEN MAHMOUD , PDG de Tunis Re, a animé le 08 mai 2019, une communication financière au siège de la société, pour une revue des principaux faits marquants et des réalisations de l'année 2018, qui s'est soldée par un bénéfice de 17,1 MD, en hausse de 39% par rapport à l'exercice précédent. La rencontre a également porté sur les perspectives de Tunis Re à l'horizon 2022.
L'année 2018 a été principalement marquée par une offre toujours supérieure à la demande du fait de l'abondance des capacités, ce qui a eu pour effet de tirer les tarifs vers le bas, au niveau mondial, et un chiffre d'affaires en croissance à un rythme moins soutenu au cours des 5 dernières années. Les primes émises ont enregistré ces dernières années, une croissance moyenne de 1,5 à 2%. Avec en parallèle une sinistralité exceptionnelle, les conditions de renouvellement des traités de réassurance et de rétrocession, ont été sensiblement impactées.
Le marché tunisien des assurances, a enregistré une croissance de 6,7% du chiffre d'affaires, contre une amélioration de 12,7% en 2017. L'année 2018, comme 2017, a connu une hausse exceptionnelle de la sinistralité qui a touché aussi bien les branches dommages, que marines et avions.
Pour Tunis Re, le chiffre d'affaires a progressé en 2018 de 17%, à 142 MD et le résultat technique a bondi de 131% pour atteindre 8,6 MD. La société a enregistré une croissance de 31% de ses produits financiers, à 24,9 MD. Son taux de couverture a atteint 125% et le ROE s'est situé à 9,3% contre 7% en 2017. Pour son activité Retakaful, Tunis Re a enregistré une hausse de 32% entre 2017 et 2018, à 14,3 MD. Au niveau de la sinistralité, l’année a enregistré une nouvelle flambée liée principalement aux catastrophes naturelles, à l’image des inondations de Nabeul, en Tunisi et celles du Koweït au mois de novembre 2018. Rappelons également le sinistre Ulysse de la CTN, dont le coût a atteint 27 MD, hors pollution, assuré par des mutuelles d’armateurs. Dans l’aviation, Ben Mahmoud a évoqué le sinistre Tunisair Handling, d’une valeur de l’ordre de 7 MD. La dégradation des parités de changes a par ailleurs gonflé les engagements en dollars de Tunis Re, avec un impact de 6 à 7 MD. Cette sinistralité a été bien supportée par le programme de rétrocession: la part de la rétrocession dans les charges de sinistre a atteint 54% en 2018. Le ratio Sinistre/Primes s’est situé à fin 2018 à 71%. Notons que, hors contribution conjoncturelle de 4%, la société aurait dégagé un bénéfice de 18,2 MD.
Lamia Ben Mahmoud a évoqué la notation accordée par Fitch Ratings, qui a attribué une note de solidité financière (IFS) de AA- (tun) avec perspectives stables à Tunis Re. Cette notation qui n'est freinée que par le risque pays, que la société a voulu réduire en cherchant un partenaire stratégique ressortissant d'un pays mieux noté que la Tunisie, recherche qui n'a pas abouti puisque toutes les offres reçues portaient sur une majorité, alors que Tunis, Re, pour préserver son statut de réassureur national, a refusé d'ouvrir son capital au delà de 25%. La question n'est pas actuellement à l'ordre du jour, a expliqué Ben Mahmoud, mais le management reste ouvert à toute éventualité, d'autant plus que la société a des velléités d'ouverture sur l'extérieur. Tunis Re a d'ailleurs enregistré, et pour la première fois de son histoire, une baisse de la part du marché tunisien dans le chiffre d'affaires, au profit des revenus à l'étranger qui se sont améliorés de 32% en 2018, pour atteindre 76,7 MD. Le marché domestique a en effet contribué à hauteur de 46% en 2018, contre 12% pour l'Afrique, 6% pour le Maghreb, 28% pour les pays arabes et 7% pour l'Asie.
Pour ce qui est des prévisions, la société prévoit sur la période 2019-2022 de consolider son statut de réassureur national: le marché domestique reste une priorité pour Tunis Re, insiste la PDG, même si la société cherchera à renforcer son positionnement régional, et à améliorer sa notation pour pénétrer des marchés plus rentables. La réforme du code des assurances, sera certes une réforme radicale, mais n’aura pas d’impact contraignant sur Tunis Re, assure Lamia Ben Mahmoud, interrogée à ce sujet. Sur certains points, la société a d’ailleurs pris de l’avance, comme le capital minimum réglementaire imposé de 100 MD, pour lequel Tunis Re s’est déjà conformée. La réforme prévoit par ailleurs, un rapprochement vers la régulation Solvabilité 2, qui inspirera les nouvelles règles d’appréciations de la solvabilité, ainsi qu’une réforme du statut de l’autorité de contrôle qu’est le CGA, amené à se doter d’une autonomie financière et administrative. Enfin, au volet gouvernance, Tunis Re a prévu deux sièges au conseil d’administration pour des administrateurs indépendants, conformément aux nouvelles dispositions.
Rappelons enfin, que Tunis Re tiendra son Assemblée Générale Ordinaire, le 21 Mai 2019, le conseil d’administration proposera à l’occasion, un dividende unitaire de 0,550 DT au titre de dividende de l’exercice 2018.
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