Les actionnaires d'Attijari Bank se sont réunis le 26 avril, au siège de la banque, à l'occasion de l'Assemblée Générale Ordinaire, sous la présidence de Moncef Chaffar, président du conseil, aux côtés de Hicham Seffa, directeur général, qui s'apprête à céder ses fonctions à son compatriote Said Sebti. Rappelons qu'au terme de l'exercice 2018, Attijari Bank a dégagé un bénéfice de 144,931 MD, contre 129,752 MD à fin 2017, soit une progression de 11,7%. Le produit net bancaire au 31 décembre 2018 s'est établi à 436,413 MD, enregistrant une amélioration de 20,58%, comparé à 2017.
En réponse aux interventions des actionnaires sur l’affaire qui a dominé l’actualité de la banque, Moncef Chaffar a expliqué que le ministère public a mis hors de cause Attijiari Bank et que l'instruction suit son cours pour dévoiler ou pas, d'éventuels complices au sein de la banque ; deux agents sont d'ailleurs mis en examen à ce jour en attendant les conclusions de l'enquête. Il s'agit donc d'actions individuelles, a insisté le président, qui n'engagent en aucun cas la responsabilité de la banque. Le système de contrôle d’Attijari Bank est l'un des meilleurs de la place a insisté Chaffar.
Hicham Seffa a poursuivi soulignant la focalisation sur cette affaire dans un pays où les enquêtes sur le blanchiment d'argent et autres crimes financiers sont légion, dans une économie dominée par l'informel et avec des dossiers qui s'accumulent devant les autorités. Il a lui aussi clamé que le système de contrôle d'Attijari Banque est « le meilleur en Tunisie », et dépasse même des banques européennes. Pour preuve, Seffa a cité les conclusions du récent audit opéré par la BCT et les impressions de la délégation de l'IFC, qui ont visité la banque pendant des mois avant l'octroi d'une ligne de crédit. Il a invité les actionnaires à distinguer la responsabilité d’individus mal intentionnés de celle de la banque. Evoquant la communication qui n'a pas convaincu les actionnaires, Hicham Seffa a indiqué que le communiqué publié par la banque a été rédigé par des professionnels. Moncef Chaffar, pour sa part, a souligné l'impossibilité pour la banque, d'un point de vue légal, de communiquer en détail par respect du devoir de réserve, l'enquête étant toujours en cours. Hicham Seffa a qualifié l'affaire d'ordinaire pour une banque.
Un des commissaires aux comptes a, par la suite, répondu aux propos d'un actionnaire, expliquant que sa mission comprend certes une obligation d'informer les autorités en cas de fraude, mais pas de porter de jugement sur la responsabilité de la banque ; d'ailleurs rien ne prouve selon lui qu'Attijari Bank, en tant qu'institution soit coupable ne serait-ce que de négligence. Le CAC a également insisté sur l'impossibilité du risque zéro, certains facteurs accroissent le risque opérationnel, comme la hausse des volumes traités, la complexité grandissante des opérations, et les tentations chez le personnel. Devant l'impossibilité de vérifier l'ensemble des opérations, le rôle du CAC se limite en cas d'infraction à vérifier le système de contrôle, qui disculpe la banque et justifie la non-constatation de provisions pour faire face à d'éventuels risques.
Concernant l'activité de la banque en 2018, un analyste a attiré l'attention du management sur la faible progression des crédits, ce à quoi Hicham Seffa a répondu que l'évolution a été certes faible, mais demeure la deuxième sur la place et non loin de la meilleure performance. Outre la conjoncture, plusieurs facteurs ont joué tels que le manque de liquidités, la guerre des dépôts, toutes les banques essayant de soigner leur ratio de liquidité ainsi que l'instauration par la BCT du ratio Dépôts/crédits. Bien qu’il existe 24 banques en Tunisie, Attijari a réussi ses efforts de collecte de dépôts, assure Seffa.
La direction d’Attijari Bank a unanimement insisté sur la solidité et les performances de l’institution, confirmées par les chiffres de 2018 malgré un environnement difficile, le meilleur est à venir pour l’action selon Chaffar.
Enfin, l'Assemblée Générale a approuvé la distribution d'un dividende unitaire de 2,200 DT au titre de 2018, au plus tard le 15 mai 2019.
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