La conjoncture et les perspectives économiques pour 2019 étaient au centre d'une table ronde organisée, le 28 février, par le Conseil d’Analyse Economique (CAE), l'Arab Financial Consultants (AFc) et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), l'agence de coopération internationale allemande pour le développement. La rencontre a en partie été consacrée au diagnostic et les options de réformes des finances publiques, présentés par Lamia Zribi, membre du CAE, présidente du Conseil National de la statistique et ancienne ministre des finances.
La situation budgétaire est préoccupante, a affirmée d'emblée l'ancienne ministre, avec la prédominance de la masse salariale (plus de 39% des dépenses publiques en 2018 et 14% du PIB) et l'explosion du service de la dette, face à des dépenses d'investissement faibles alors qu'elles devraient être une des locomotives de la croissance. Les subventions continuent de leur coté de peser sur le budget de l’Etat, elles atteindront 3,7% du PIB en 2019, selon les projections du CAE, contre 4,6% en 2018.
La situation est également marquée par une couverture des dépenses par les recettes propres bien en dessous des niveaux historiques, un taux qui devrait s'accroitre en 2019 à 75,2% contre 74,2% en 2018, 69,7% en 2016 et 82,9% en 2010. Les recettes fiscales restent par ailleurs dominées par l'impôt sur le revenu avec une montée progressive de la part de la TVA.
Pour Lamia Zribi, la soutenabilité des finances publiques et la création d'un espace fiscal, nécessiteront donc des ajustements dans la structure des recettes fiscales et dans la réallocation des dépenses, notamment la masse salariale et les dépenses de subventionnement.
S'agissant des principales options de réformes, Lamia Zribi plaide pour un nouveau programme de départ volontaire à la retraite, après l'impact très faible du plan précédent. Plus de 60 000 fonctionnaires seraient concerné par cette mesure dont le principal objectif sera de stabiliser la masse salariale sur les quatre prochaines années et en réduire le poids à 10,5% du PIB contre 14,1% prévue en 2019, en limitant les recrutements à 4000 par ans. Il faudra parallèlement lutter fermement contre le phénomène de l'absentéisme qui prolifère dans l'administration tunisienne a ajouté Lamia Zribi. L'ancienne ministre prône également le redéploiement des agents publics et les incitations pour encager la mobilité.
Quant au réformes liées au subventions, Lamia Zribi évoque, dans le volet des hydrocarbures à titre d'exemple,, des augmentations faibles, régulières et différenciées socialement. La réussite des réformes passera, selon Zribi, par un dialogue apaisé et responsable incluant touts les intervenant, avec plus de transparence et de pédagogie.
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