Le Conseil d’Analyses Economiques (CAE) a remis, samedi 2 février 2019, son rapport d’activité 2018 au Chef du Gouvernement. Le CAE, constitué de membres bénévoles a, dans le cadre de sa mission, mis l’accent sur son devoir d’alerte sur la situation économique du pays et sur les dangers qui guettent ses grands équilibres macro-économiques et la pérennité de ses activités productives.
Le Conseil a également, dans sa revue de la conjoncture économique, souligné que l’année 2018 a connu des prémices de reprise de la croissance, mais que celle -ci demeure fragile car portée essentiellement par les secteurs agricole et touristique tandis que les principaux secteurs productifs (industrie, énergie, phosphates) connaissent une quasi stagnation tant en matière de croissance que d’exportations exprimées en euros, le déficit de la balance commerciale atteignant un niveau inégalé à 19 Milliards de Dinars et la valeur du Dinar subissant une forte dépréciation.
Pour faire face à cette situation, le Conseil a appelé à un dialogue économique national devant aboutir à l’élaboration d’un pacte pour la compétitivité économique et l’équité sociale à établir entre les pouvoirs publics et les partenaires sociaux en vue de contractualiser les engagements réciproques de l’Etat et de l’ensemble des parties prenantes.
Les mesures proposées par le plan de relance élaboré par le CAE serviront de support au débat et alimenter le projet de Pacte. Parmi ces mesures nous citons notamment :
➢ Un Plan Dinar intégrant une série d’actions résolues de redressement de la valeur de la monnaie nationale,
➢ Des mesures d’appui aux secteurs productifs (Bonification d’intérêt pour les crédits PME, dégrèvement fiscal physique pour les investisseurs,), et des mesures sectorielles,
➢ Des propositions pour un nouveau contrat social qui concernent en particulier une visibilité pluriannuelle sur les évolutions salariales et sur l’institution d’un socle de protection sociale intégrant 4 garanties : scolarité, chômage, vieillesse et maladie.
Cette approche s’inscrit dans l’idée qu’à situation exceptionnelle il faut une politique économique exceptionnelle en rupture avec les modes usuels de conception et de conduite des réformes.
Pour cela, l’organisation de la gouvernance d’un tel dialogue national et d’un tel pacte devra refléter le caractère participatif d’une nouvelle politique économique novatrice qui suppose la mise en place d’un Etat de droit, développementaliste garant de l’équité sociale et assurant un éco - système favorable à l’épanouissement du secteur privé pour une mobilisation de tous autour d’objectifs de développement ambitieux.
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