La Banque Centrale de Tunisie vient de publier son rapport sur les évolutions économiques et les perspectives à moyen termes.
L’activité économique a continué à progresser à un rythme positif au cours du second trimestre de 2018. Le PIB exprimé aux prix constants de 2010 s’est accru de 0,6% en variation trimestrielle (V.T.) et de 2,8% en glissement annuel, ce qui correspond aux mêmes variations exprimées aux prix de l’année précédente. Cette croissance a été tirée notamment par la bonne performance des services marchands (+0,6pp) notamment les branches des télécommunications et des transports, ainsi que par une légère amélioration de l’activité au niveau des industries non manufacturières (+0,1pp) et des activités non marchandes et autres (+0,04pp). En revanche, le secteur agricole et de pêche et celui des industries manufacturières ont contribué négativement à la croissance du deuxième trimestre 2018 à raison de -0,1pp chacun.
Du côté de la demande, la croissance réalisée porte la marque d’une reprise de l’activité dans les secteurs orientés vers le marché intérieur qui a contrasté avec une baisse de la demande adressée aux secteurs extravertis lesquels pourraient se ressentir, au troisième trimestre, des effets d’un possible ralentissement du commerce international.
Pour ce qui est de la demande étrangère, la conjoncture moins favorable, sur l’horizon de court terme, chez les principaux pays partenaires de la Tunisie montre bien des signes d’affaiblissement de la demande manufacturière étrangère sur la période récente. Les valeurs ajoutées (VA) des principaux secteurs exportateurs, à savoir, les industries mécaniques et électriques (IME), les industries agroalimentaires (IAA) et celles du textile, habillement et cuir (THC) ont baissé respectivement de 5,2%, 5,4% et 1,3% en variation trimestrielle au cours du 2ème trimestre 2018, contribuant chacune à raison de -0,3pp, -0,2pp et -0,05pp respectivement à la croissance trimestrielle.
Coté inflation, la Banque Centrale fait remarquer que e deuxième mois consécutif, le taux d’inflation s’est établi à +7,5% en G.A contre seulement +5,7% en août 2017. Cette évolution s’explique d’une part, par la décélération du rythme de progression des prix des produits alimentaires (+7,0% en G.A contre +8,3% en juillet 2018) et d’autre part, par l’accélération du rythme d’accroissement des prix des produits manufacturés (+9,2% en G.A contre +8,7%) et de ceux des services (+6,0% en G.A contre +5,3%).
La persistance de l’inflation sous-jacente à des niveaux élevés constitue une source de préoccupation pour la Banque centrale dont le mandat est d’assurer la stabilité des prix. Celle-ci reste vigilante quant à l’évolution de l’inflation et n’hésiterait pas à resserrer sa politique monétaire afin de ramener le taux d’inflation vers sa moyenne de long terme, agissant ainsi sur les anticipations inflationnistes.
L’impact de la décision de relèvement du taux directeur et l’assèchement de la liquidité bancaire continue à être perceptible sur le TMM qui s’est établi à 7,25% en août 2018 contre 5,19% un an auparavant.
Parallèlement, les échanges extérieurs ont été relativement dynamiques sur l’ensemble des huit premiers mois de 2018. En valeur, les exportations ont enregistré, à fin août 2018, une hausse de 20,2% (contre 18,1% un an auparavant) pour totaliser 26,4 milliards de dinars, tandis que les importations (CAF) ont affiché une progression de 20,4% (contre 19,3% un an auparavant), pour s’établir à 38,5 milliards de dinars durant ladite période. Le déficit commercial (FOB-CAF) s’est élargi, par conséquent, à 12.161 MDT après 10.069 MDT à fin août 2017.
Les projections à moyen terme tablent sur une progression de l’inflation globale au T4-2018. Il est attendu que le taux d’inflation se situe à 7,8% pour toute l’année 2018 avant de revenir à 7% en 2019.
Les perspectives haussières de l’inflation sous-jacente traduisent en particulier la poursuite de la transmission des effets de la dépréciation du taux de change, des hausses des prix internationaux des produits de base et les effets de second-tour des augmentations des prix de l’énergie et des produits alimentaires frais. Par ailleurs, le resserrement monétaire et les perspectives modérées de la demande de consommation devraient plaider pour une atténuation des tensions sur les prix.
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