Selon les résultats dégagés de l’enquête annuelle élaborée par la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK) portant que la situation et les perspectives des entreprises allemandes en Tunisie, celles-ci demeurent positives pour l’année 2018 en ce qui regarde les perspectives d’avenir et ce, en dépit de la situation économique difficile et l’inflexibilité des dispositions de la loi de Finances 2018. Lors d’une conférence de presse présidée par Brahim Debbache, président de l’AHK, il a été exposé les différents résultats de ladite enquête. En effet, il en ressort que 85,7% des entreprises allemandes installées en Tunisie ont une estimation positive de la situation actuelle.
A noter à ce niveau, que les chiffres présentés diffèrent d’un secteur économique à un autre. Ainsi, les sociétés totalement exportatrices et électrotechniques sont satisfaites de la situation actuelle à raison de 93% et 94% respectivement. Les sociétés non exportatrices, du textile et confection quant à elles, sont un tantinet moins satisfaites de la situation à raison de 66% et 80% respectivement. Ces indicateurs sont confortés par des prévisions en matière de chiffre d’affaires dont la tendance est bonne et considérées même comme les meilleures depuis 2011. En effet, 60% des sociétés questionnées ont affirmé avoir augmenté leur chiffre d’affaires en 2017 et 52,6% d’entre elles estiment une amélioration de ce chiffre au titre de 2018.
Sur le plan des prévisions en matière d’investissement, ladite enquête fait ressortir le chiffre de 54,6% des entreprises allemandes tous secteurs confondus qui envisagent d’augmenter leurs investissements au cours de 2018. En chef de file, les entreprises du secteur électrotechnique avec un taux de 70,6% d’intentions d’investissement. Sur le plan du recrutement, 45,3% des entreprises interrogées de tous secteurs ont déclaré avoir augmenté leurs effectifs au titre de 2017 et 53% des entreprises déclarent leur intention de recruter en 2018.
Du côté des difficultés et obstacles, les entreprises allemandes ont fait part de l’instabilité sociale à raison de 56,2%, de l’instabilité politique avec 54,1% ainsi que de la réglementation administrative avec 48%. Les difficultés les plus évoquées sont le traitement avec les autorités publiques tunisiennes dont notamment la douane représentant le plus important obstacle selon 81% des entreprises non totalement exportatrices et 49% des entreprises totalement exportatrices. Deuxième importante difficulté, celle liée aux transferts de devises et le traitement avec la Banque Centrale, un obstacle évoqué par 58% des sociétés allemandes non totalement exportatrices et 26% des sociétés totalement exportatrices.
Les entreprises allemandes suggèrent au gouvernement tunisien un certain nombre de mesures en vue de remédier aux obstacles cités. Il s’agit de la simplification de la bureaucratie, l’instauration d’une stabilité politique et sociale, la lutte contre la corruption, l'installation d’un port en eau profonde à Enfidha, ainsi que l’amélioration des transports publics et l'infrastructure. S’ajoute à cela la mise en place des réformes structurelles.