Le Directeur du département Middle East and Central Asia au sein du Fonds Monétaire International, Jihad Azour, qui supervise l'activité de l'institution au Moyen Orient, en Afrique du Nord et au Caucase, est revenu dans une tribune publiée hier sur le site du FMI, sur les mouvements sociaux qui ont repris de la vigueur dans plusieurs pays de la région, dont la Tunisie.
Pour le responsable, les protestations en cours sont compréhensibles et constituent la preuve que les aspirations des peuples de la région, sont encore loin d'être satisfaites. Néanmoins, insiste-t-til, répondre à cette frustration par un abandon des réformes en cours serait une erreur. Les réformes sont en effet les réponses clés aux problèmes fondamentaux dont souffrent plusieurs pays depuis longtemps, a expliqué Jihad Azour, qui a souligné entres autres, la croissance faible, le taux de chômage élevé et la corruption. Le vrais défi reste la mise en place de réformes profondes, mais socialement équilibrée et dans un timing bien étudié, a-t-il ajouté, en prenant en compte les circonstances propres à chaque pays.
Pour le cas de la Tunisie, où la dette publique est déjà élevé, en continue à grandir, le FMI a débloqué des fonds pour faciliter les ajustements graduels en matière de fiscalité, avec des taux relativement bas. Le Fonds a également procédé plusieurs fois a plusieurs abaissement des objectifs en matière de déficit fiscal pour s'adapter à la conjoncture, ceci a toutefois eu comme envers de la médaille, un accroissement de l'endettement et de l'inflation.
Jihad Azour a par ailleurs annoncé, l'organisation d'une conférence régionale qui sera organisée par le FMI au cours de ce mois de janvier, à Marrakech, en collaboration avec l'AMF (Arab Monetary Fund), le Fonds arabe pour le développement économique et social et le gouvernement marocain. Ce sera selon lui, une occasion pour étudier les moyens supplémentaires pour mettre en action un agenda approprié en matière de croissance inclusive.
Selon Jihad Azour, la tache est d'autant plus urgente que la configuration actuelle des perspectives de croissance, marquée par une certaine reprise, offre des opportunités tant pour la région qu'ailleurs dans le monde. Il a enfin rappelé une nouvelle fois, que tout retour en arrière ou même ajournement des réformes structurelles serait une mauvaise option, et impactera les futures générations. Le FMI insiste donc sur la nécessité de poursuivre les réformes en prenant en compte leur impact social et avec un timing adéquat, dans la mesure où les ressources disponibles et les conditions macroéconomiques le permettent.
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