La société SOTIPAPIER a organisé ce mardi 17 octobre 2027, une communication financière animée par son Directeur Général Philippe Lacoste.
La réunion était consacrée à la stratégie industrielle de la société, son Business Plan et son augmentation de capital. Aux côtés du DG, Nabil Triki, représentant de Swicorp, a rappelé que la société jouissait d'une position de leader sur le marché tunisien et entamera une nouvelle phase de son développement via une stratégie sur 5 ans, invitant au passage le public à prendre part à l'augmentation de capital de 15 MD, vu le potentiel de la société et ses ambitions pour les années à venir.
L'opération permettra de financer une partie des 40 MD d'investissements prévus pour les prochaines années. Philippe Lacoste a rappelé que SOTIPAPIER reste le leader incontesté en Tunisie avec son marché quasi-exclusif, une part de marché de 80% pour le papier pour sac et de 30% dans le papier ondulé.
L'objectif est désormais de rayonner au Maghreb et en Afrique subsaharienne, notamment en visant les marchés de l'Algérie, du Maroc et de la côte d'Ivoire. Ceci dit, SOTIPAPIER se doit aujourd'hui de se doter d'un outil industriel qui lui permettra de se lancer dans les produits autres que standards en veillant à assurer un bon positionnement tant au niveau de la qualité qu'au niveau du prix.
Depuis l'arrivée de Swicorp, SOTIPAPIER a procédé à des augmentations de capacité de 30% sur sa ligne PM2 et de 10% sur la PM3, atteignant par ailleurs les standards européens en termes de qualité, ce qui, en soi, constitue déjà un grand avantage vis- à- vis des autres acteurs locaux.
La société a également beaucoup travaillé sur son volet énergétique avec des gains substantiels à ce niveau, notamment en ce qui concerne la vapeur, élément primordial pour le séchage de papier, atteignant les 30%. Pour ce qui est des principaux points faibles de la société, Philippe Lacoste a fait remarquer que la capacité de production ne permet pas actuellement de répondre positivement à toutes les demandes sur le marché local, le BFR relativement important devra par ailleurs être amélioré via une meilleure gestion des stocks et des contrats d'approvisionnement pour régler l'arrivée des matières premières. A ce titre, la société reste très dépendante de son principal fournisseur de papier de recup, principale matière première pour le papier ondulé, à savoir la Libye, ce qui constitue une menace connaissant la situation du pays voisin.
La forte volatilité des prix de pâte à papier est un autre élément à gérer, comme en témoigne le trou d'air enregistré en 2014 au niveau du chiffre d'affaires en raison de la forte hausse des prix de pâte à papier en l'absence de stock. La société a toutefois réussi à porter son chiffre d'affaires de 48,5 à 73,6 MD entre 2012 et 2016. SOTIPAPIER a acquis une bonne capacité à répercuter les hausses de prix des matières premières sur ses prix de vente. Pour cette année, à titre d'exemple, le prix de la pâte à papier ayant connu une hausse de 20% en dollars, conjuguée au glissement du dinar, la hausse aura été au moins aussi brutale qu'en 2014. La société est aujourd'hui bien mieux protégée du risque spéculatif au niveau des matières premières, les stocks de pâte à papier disponibles représentent 6 à 8 mois de besoins, a insisté Philippe Lacoste, qui a rappelé que SOTIPAPIER a également œuvré dans sa politique d'achat, à diversifier ses sources d'approvisionnement.
Il s’agit d’une leçon tirée de la faillite de son principal fournisseur en 2014, qui avait aggravé la situation et obligé la société à accepter n'importe quelle condition d'achat. Philippe Lacoste a exposé les opportunités qui se présentent pour SOTIPAPIER, dont l'explosion du marché du papier d'emballage grâce à la croissance du e-commerce, estimée en moyenne annuelle à 15%.
La société envisage également une intégration verticale, d'un côté par la collecte de vieux papier utilisé pour le testliner afin de profiter du vide en la matière sur le marché local, avec des écarts de prix allant du simple au double voire au triple, comparés au vieux papier acheté à l'étranger. Ceci aura un impact incontestable, d’une part, au niveau des marges, et des rachats de sociétés comme des cartonneries pour créer des synergies, d’autre part. Parallèlement, la société a entamé des travaux sur son unité de PPO, moyennant une enveloppe de 20 MD, le but étant de grappiller des parts de marché au détriment des produits importés. La capacité de production atteindra 25 000 tonnes annuellement.
Les travaux devraient être partiellement finalisés en décembre 2017. Nabil Triki a indiqué qu'à l'horizon 2020, la société aura modifié son mix produit pour arriver à 50-50 entre Kraft et Testliner, contre 80-20 il y a 4-5 ans.
Cette stratégie permettra de renforcer la résistance de la société aux variations de prix au niveau des intrants, puisque le Kraft repose sur la pâte à papier alors que le testliner utilise le vieux papier qui sera majoritairement collecté localement. Dans un tel cas de figure, d'éventuelles baisses du dinar favoriseront la compétitivité prix du testliner SOTIPAPIER, tant localement qu'à l’export. Les prévisions du Business Plan tablent sur un doublement de l'EBITDA à l'horizon 2021 pour atteindre les 30 MD.
A ce niveau, Philippe Lacoste a souligné que SOTIPAPIER peut se féliciter d'atteindre une marge d'EBITDA de 18,5%, ce qui est plutôt rare dans le métier même si la conjoncture actuelle permet à certains opérateurs en Europe d'y parvenir. Le résultat net devrait, selon les projections, suivre le même trend pour arriver à 20 MD en 2021. Philippe Lacoste a, cependant, insisté sur le caractère conservateur de ces chiffres, qui ne tiennent pas compte, selon lui, des compléments de revenus issus de l'intégration et de l'internationalisation de la société. Notons que pour 2017, SOTIPAPIER prévoit un bénéfice de 8,7 MD vs 7,2 en 2016 hors contribution conjoncturelle.
Télécharger la présentation de la communication financière du 17 octobre 2017
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