Tarek Assadi, directeur général de Traveltodo, était invité vendredi au micro d'Express Fm pour parler de la nouvelle stratégie avancée récemment par le ministère du Tourisme, dont il a critiqué l'absence de communication. Tout ce que l'on sait de ladite stratégie est qu'elle consistera à renforcer le budget consacré à la promotion touristique des pays qui n'ont pas mis de restrictions de voyage vers la Tunisie, affirme Assadi qui souhaite voir des signaux plus forts de la part des autorités pour relancer le secteur.
Le directeur général de Traveltodo voit plutôt moins de budget pour la promotion et plus pour la question sécuritaire, afin de parvenir à la levée des restrictions des marchés classiques qui ne sont pas facilement remplaçables et qui méritent 80% des efforts. Il y a dores et déjà des actions à entreprendre et qui ne coutent pas grand chose, estime Assadi, notamment au niveau de l'amélioration des services dans les aéroports, en l'occurrence le traitement des bagages où le transport qui est aujourd'hui confronté aux nouvelles contraintes de sécurité, citant l'exemple d'un groupe de touristes restés deux heures dans un bus immobilisé en attendant l'arrivée de l'escorte. Il y aussi beaucoup à faire au niveau des infrastructures et de la propreté, autant de problèmes de fonds à régler avant de mettre le paquet sur la promotion, en profitant de cette période de fléchissement du tourisme pour se pencher sur ces questions et préparer le redressement du secteur.
A ce titre, le responsable est revenu sur les derniers événements à Ben Guerdane, et leur impact, notamment à Djerba ou les réservations ont chuté de 85% et ou les taux d’occupation varient entre 25 et 45% dans les meilleurs dans cas, alors que le seuil de rentabilité d’un hôtel est d’au moins 60%. Même les tunisiens sont frileux par rapport à la région, remarque Tarek Assadi.
Au sujet de la promotion, Assadi a fait remarquer qu'il est impératif de s'adapter aux changements du secteur, il a notamment indiqué que la présence tunisienne à l'ITB Berlin, le plus grands salon de l'industrie touristique d'Europe récemment clôturé, est la même depuis 20 voire 30 ans. Tarek Assadi est revenu sur la stratégie digitale du ministère du tourisme, entamée par le gouvernement précédant et alors dotée d'un budget de 9 MD, déplorant aussi la faiblesse au niveau de la communication qui s'est contenté de présenter le site web, qui n’est qu’un maillon parmi d’autres. Le Maroc à titre d’exemple n’a pas encore de stratégie digitale étoffée, indique Assaidi, mais est plus agressif sur la toile avec plus de plateforme, ce qui conjugué à l’ouverture du ciel a nettement réduit la dépendance de la destination Maroc vis-à-vis des tours opérateurs, sans quoi les baisses enregistrées ces derniers temps auraient été plus prononcées. La Tunisie a besoin d’une vraie stratégie digitale, selon Assadi, avec un budget d’au moins 10 MD dans un premier temps, sur la base d’un cahier de charges bien définit et clair, a-t-il ajouté.
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