Le siège d'Amen Bank à abrité ce matin, le séminaire de la banque consacré à la réforme du marché de change et son apport pour l’entreprise tunisienne, qui coïncide avec la mise en place par Amen Bank de sa plate-forme de change électronique @menfx. La réunion a été animée par Ahmed Elkarm, Président du Directoire d'Amen Bank, qui a mis l'accent lors de son allocution d'ouverture, sur la crise actuelle que traverse la Tunisie, et la situation du marché de change marquée par un dollar fort et un euro faible. La Tunisie est proche d'une croissance nulle, rappelle le responsable, qui pousse les agents économiques et les investisseurs dans l'hésitation et l'attentisme. Cette crise rappelle les deux crises, celles de 69/70 et la fin du collectivisme, et celle de 86, deux crise plus graves que l'actuelle dans une certaine mesure, avec dans les deux cas des réserves en devises quasi nulle, alors qu'aujourd'hui le pays dispose de 120 à 125 jours d'importations. Dans ce contexte, Ahmed Elkarm préconise entre autres les mesures, les 4 amnisties pour réconcilier les hommes d'affaires avec l'administration et ramener le maximum de capitaux actuellement à l'étranger dans la dynamique de la croissance, et les agents opérant sur le marché parallèle dans le circuit formel.
La parole est ensuite passée à Hatem Zaara, Directeur de la salle de marché chez Amen Bank, pour un exposé sur l'entreprise tunisienne et la gestion des devises en période de crise. L'expert a souligné qu'à la lecture de la tendance depuis 2012, le marché tunisien est un marché cyclique avec des cycles cours, d'où le manque de visibilité, et où la courbe du volume global va de paire avec le volume en dollars, ce qui dénote de l'importance de la facture énergétique et son impact sur le marché de change. L'accord de teneurs de marché en vertu duquel la Banque Centrale à donné le statut de grossistes à certaines banques, a boosté le volume interbancaire depuis septembre 2014, de 10%, au détriment des interventions de la BCT qui ont baissé entre 30 et 40%.
Hatem Zaara fait remarquer que les opérateurs tunisiens ont changé d'attitude depuis l'année dernière, avec une hausse des couvertures qui s'alignent sur ce qui se fait sur les marchés internationaux. Le volume de couverture à doublé depuis 2014 et contribue largement à la pression sur la liquidité étant parfois derrière une hausse subite d'un cours en l'absence de l'intervention des grands acteurs sur le marché. Il a souligné toutefois un certain laisser faire notamment chez les entreprises publiques qui adoptent une attitude très risquée, avec des retards de paiement qui rallongent les périodes d'exposition, d'autres sociétés ont recours à une couverture sélective soit sur certains dossiers soit en réaction à une information ponctuelle.
Pour les mesures attendues, Hatem Zaara évoque en premier lieu le prolongement des délais de couverture à plus d'un an, ainsi que l'introduction par la BCT de l'adjudication périodique de liquidité, conformément aux recommandations du FMI, cette technique permettrait de rééquilibrer le marché, de réduire les fluctuations et diminuer le spread sur la période de l'adjudication. Le dirigeant parle également de la réduction de la marge entre cours d'achat et de vente, la réorganisation du marché des options et la réduction du nombre de teneurs de marché.
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