Après lecture du rapport de gestion par la direction générale et ceux des Commissaires aux Comptes, le débat s’est animé portant sur plusieurs points touchant de prés ou de loin à la vie de la banque. Certaines observations et idées d’ordre général portant sur l’avenir du secteur bancaire tunisien ont ainsi été échangées ; M. Tahar Sioud, Président de la séance, a rappelé que le nombre élevé des banques commerciales en Tunisie, soit prés d’une vingtaine, devrait connaître, inéluctablement, une baisse par des mouvements de consolidation et de rapprochement à l’image du secteur bancaire Français dans les deux dernières décennies. Cela devra aider les banques tunisiennes à gagner du poids vis-à-vis de leurs concurrents régionaux et devenir plus compétitives sur la scène maghrébine; La BIAT
ayant ouvert une représentation en Libye et demandé un agrément pour s’implanter en Algérie, a déjà donné le ton.
Au cours de l’année 2007, BIAT
a poursuivi son développement et la modernisation de son réseau de points de vente. Cinq nouvelles agences ont été ouvertes alors que deux autres ont été transférées ou ré-ouvertes. La banque a procédé à l’augmentation de son capital le portant de 120 MDT à 170 MDT et à l’émission de la deuxième opération de titrisation pour un volume de cession des crédits hypothécaires de l’ordre de 50 MDT.
Suit au renforcement des fonds propres, le ratio Cooke de la banque ressort à 14% à fin 2007 contre 13,9% en 2006. La stabilité a aussi caractérisé le bénéfice de l’année qui est passé à 21,5 MDT contre 21,1 MDT. Le volume des crédits octroyés a reconduit un rythme de progression similaire qu’en 2006, soit 6,7% à 2739,7 MDT, ce qui a permis à la banque de stabiliser sa part de marché à 11,8%. Côté dépôts, l’évolution a été plus rapide à 18,3% en 2007 contre 15,3% en 2006 ; BIAT
mobilise fin 2007 prés de 4,1 milliards de DT de dépôts, faisant progresser sa part de marché de 0,5 points à 16,2%. Au niveau de la rentabilité, beaucoup de choses restent à faire selon M Slaheddine Lajimi, Directeur Général de la BIAT
. Le coefficient de rentabilité (le ROE) continue de baisser, passant à 5,3% avec la constance du résultat net face à l’accroissement continu des fonds propres. Le coefficient de rendement (le ROA), lui aussi, se trouve à un niveau relativement bas soit 0,48%, un niveau qui caractérise communément le secteur bancaire tunisien, qui n’arrive pas à bien rémunérer ses classes d’actifs par manque de diversification dans les métiers non traditionnels; La moyenne internationale du ROA des banques profitables se situe autour de 2%.
M Lajimi, a bien fait savoir aux actionnaires préoccupés par ce problème structurel qui traîne depuis 2002 que la banque cherche à rectifier le tir en mandatant depuis fin 2007 le cabinet international de consulting McKINSEY pour mener une réflexion stratégique globale et l’aider à identifier les axes de développement. BIAT
a déjà procédé à la reconfiguration de son organisation en créant le pôle Banque de Financement et Investissement (BFI) pour explorer des niches de profit. Il est vrai que les métiers de crédit sont en net déclin, procurant de faibles marges avec la hausse des taux directeurs et des prix de matières premières; La banque pense segmenter ses champs d’action pour bien distinguer les pôles de profit.
A propos de la hausse significative des charges de personnel (+15% en 2007 hors retraitement et 9,8% après retraitement pour besoin de comparabilité), le premier dirigeant de la banque a attribué la hausse à un jeu d’écriture comptable qui a nécessité la remontée de certains avantages accordés au personnel dans le poste frais de personnels au lieu du compte charges d’exploitation. Il a noté également que la banque a appliqué les augmentations salariales conventionnelles. Un retour à la normale est attendu à partir de 2008 dans ce poste de charges dont le solde s’est élevé à 90,765 millions de DT. BIAT
a fait remarquer dans son rapport que le ratio Produit Bancaire par Employé a connu une évolution positive passant à 98,7 mille DT contre 93,4 mille DT en 2006. Elle a noté aussi que le coefficient d’exploitation ressort à 59,3% contre 59,6% en 2006, marqué par une évolution positive mais demeurant sous pression. A ce propos, l’un des actionnaires présents a émis ses réserves sur le niveau des frais d’exploitation en comparant, toutes choses égales par ailleurs, la situation de la BIAT
à celle de banques comparables comme la Banque de l’Habitat (BH)
. D’après les analystes, la part des gains réalisés absorbée par les coûts fixes qui se ventilent, principalement, en charges de personnel, Amortissement et frais généraux, reste assez élevée. Cela dit, la banque semble consciente que son Résultat Brut d’Exploitation est significativement affecté par le poids de la dotation aux provisions ; En 2007, celle-ci a été fixée à 60,451 MDT, consommant prés de 65% du RBE 2007. Une politique prudente dictée par la conjoncture économique et une agressivité commerciale. Au niveau consolidé, le groupe a dégagé un résultat de 25,571 MDT, dont 24,602 MDT provenant de la BIAT
.
Sur un autre plan, l’AGO a permis au représentant de Natixis d’interpeller les commissaires aux comptes sur la relation de la banque avec les parties liées. M. Derbal et M Ben Afia, co-commissaires aux comptes, ont fait savoir qu’en vertu de leurs missions d’audit, les conventions passées entre la banque et les mandataires sociaux ont été exhaustivement examinées pour s’assurer de leur conformité à la règlementation commerciale, à la loi bancaire en Tunisie et aux circulaires de la Banque Centrale ainsi qu’aux normes internationales quant aux ratios de concentration et de division des risques. Ces opérations bancaires rentrant dans le cadre de l’activité normale de la banque, ont reçu au préalable l’aval du comité exécutif des crédits de la banque et sont accordées en vertu de la grille tarifaire en vigueur.
M. Lajimi, a insisté sur l’effort à faire pour réorganiser la gestion de risque au sein de la BIAT
en mettant en place les outils nécessaires. La banque a mis en œuvre depuis 2005 des actions pour instituer une fonction de Gestion Actif-Passif (ALM). Cette fonction a été lancée en févier 2007 et devra mesurer et gérer les risques de taux, de liquidité et de change, ainsi que définir et mettre en œuvre une politique d’allocation de fonds propres aux différentes activités de la banque.
Côté perspectives de l’année 2008, le produit net bancaire de la BIAT
est appelé à évoluer de 10,3% à 252,8 MDT alors que le résultat net devra passer à 27,1 MDT en croissance de +26%.
La banque servira à partir du 12 juin 2008 un dividende de 1 DT par action ancienne et 0,250 DT par action nouvelle.
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