L'euro a atteint vendredi un plus haut depuis plus de trois
mois face au dollar, sur un marché indifférent à l'inflation américaine et
plutôt préoccupé par les perspectives d'un ralentissement économique aux
Etats-Unis.
Vendredi soir, l'euro valait 1,3307 dollar, contre 1,3236
dollar jeudi, après un pic à 1,3340 dollar en milieu de journée, son plus haut
niveau depuis le 8 décembre 2006.
La publication d'une inflation américaine en février proche
des prévisions moyennes des analystes n'a pas modifié la tendance de la journée
et le dollar est resté sous pression face à l'euro.
Les prix à la consommation ont augmenté de 0,4% en février
par rapport à janvier aux Etats-Unis et l'indice de base (hors alimentation et
énergie) a progressé de 0,2%. Les analystes tablaient sur une hausse de 0,3%
pour l'indice général et de 0,2% pour l'indice de base.
Jeudi, le dollar n'avait pas non plus bénéficié de la
hausse bien plus importante que prévu des prix à la production (+1,3% entre
janvier et février, contre +0,5% attendu). Les opérateurs ont vu dans cette
indifférence le signe que le marché s'inquiète surtout des développements
boursiers.
Le dollar est en effet en mauvaise posture, sous le feu
croisé de turbulences boursières, d'un ralentissement immobilier assorti d'une
hausse des défauts de paiements des ménages fragiles, et d'indicateurs
économiques faibles, entre autres dans l'industrie. Ces facteurs font craindre
un ralentissement marqué de l'économie américaine.