L'Arabie saoudite a annoncé hier la construction d'une
nouvelle cité portuaire dans l'ouest du pays, un investissement gigantesque de
26,6 milliards de dollars qui illustre la prospérité que traverse le royaume
grâce à la manne pétrolière, mais aussi sa volonté de s'ouvrir aux
investissements étrangers. Le contrat a été octroyé à la société Emaar
Properties, une société contrôlée par l'émirat de Dubaï, l'une des sept
composantes des Emirats arabes unis, qui se présente comme la première société
immobilière du monde par la capitalisation.
La «Cité économique du roi Abdallah» s'élèvera près de la
ville industrielle de Rabegh, au nord de Djedda, sur la mer Rouge près des
villes saintes de La Mecque et Médine.
La construction, qui doit démarrer aujourd'hui même,
s'inscrit dans le contexte d'un boom économique sans précédent pour le royaume,
premier exportateur mondial de brut avec quelque 9,5 millions de barils par
jour. L'Arabie saoudite, dont la croissance a été chiffrée par le ministère des
Finances à 6,54% pour l'année 2005, a annoncé au début du mois un excédent
budgétaire record de quelque 55 milliards de dollars pour cette année. Parmi les
six composantes de la nouvelle cité, figurent un port «similaire en taille aux
dix plus grands ports du monde, tel celui de Rotterdam» mais aussi une zone
industrielle pour les secteurs pétrochimique, pharmaceutique et de la recherche.
La ville comprendra également un district financier, une zone résidentielle, une
zone spéciale pour les établissements d'éducation et un secteur touristique de
luxe. La cité aura une superficie totale de 55 millions de mètres carrés et
disposera de 35 km de côtes. Elle est censée accueillir ses premiers résidents
dans un délai de 24 à 36 mois. La date finale pour l'achèvement du projet n'a
pas été indiquée.