M. Sawiris, épaulé par d'autres investisseurs au sein du
consortium Weather, a conclu en milieu de semaine le rachat de l'opérateur de
téléphonie Wind , propriété du groupe italien d'énergie Enel, via un montage
complexe valorisant Wind à environ 12,138 milliards d'euros.
Il s'agit d'une des plus grosses opérations de rachat par
des investisseurs privés dans le monde en 2005.
L'homme d'affaires égyptien va regrouper Wind et 50%
d'Orascom Telecom, la société de télécoms fondée par sa famille et qu'il
préside, au sein de Weather, afin de développer l'activité du nouveau groupe
autour du bassin méditerranéen.
Enel, de son côté, va conserver un pied dans les télécoms
puisque l'Italien va recevoir 26% de Weather au premier semestre 2006, lors de
la conclusion de l'opération.
Cette opération lui permet de recevoir près de 3 milliards
d'euros en numéraire et surtout de déconsolider dès cette année dans ses comptes
les 7,2 milliards d'euros de dette de l'opérateur de téléphonie.
Mais il s'agit surtout d'un tournant pour M. Sawiris qui
s'implante de façon spectaculaire en Europe alors qu'il est déjà solidement
installé, via le groupe Orascom Telecom, en Afrique et au Moyen-Orient.
Les deux sociétés envisagent de réaliser une forte
croissance de leur part de marché dans le trafic entre l'Europe, le bassin
méditerranéen et les pays où Orascom a ou aura un rôle clé.
L'ambition d'Enel et de M. Sawiris est d'introduire en
Bourse le nouveau groupe de télécoms Weather au plus tôt.
Le plan industriel basé sur la proposition d'acquisition
d'une participation majoritaire de Wind, prévoit une forte impulsion pour
développer la société. Un plan d'investissement de 4 milliards d'euros sera
engagé pour atteindre une croissance des recettes à deux chiffres avant le
retour de Wind en Bourse prévu dans deux ans après cette reprise.
Le groupe Enel, via Wind, revendique la deuxième place sur
le marché de la téléphonie fixe en Italie et la troisième sur le mobile,
derrière Telecom Italia et Vodafone.