Le crédit va de nouveau devenir plus cher dans la zone
euro. La Banque centrale européenne (BCE) n’a laissé aucun doute. Elle va
relever, le 8 mars, ses taux d’intérêt pour la 7ème fois en quinze mois. Et ceci
en dépit d’une croissance pour le moment sans inflation. Des économistes
tiennent pour acquise la remontée du principal taux directeur de la zone euro
d’un quart de point à 3,75%.
Une majorité d’experts parie sur une nouvelle hausse, en
juin, qui hissera le principal taux à 4%, niveau auquel il stationnera jusqu’à
la fin 2007. Mais les avis commencent à diverger, une poignée tablant sur une
autre remontée à 4,25% d’ici fin 2007, d’autres jugeant que les gardiens de
l’euro s’arrêteront à 3,75%.
Mais la pilule sera difficile à faire avaler aux
responsables politiques de la zone euro. Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe,
un organisme qui rassemble les ministres des Finances de la zone euro a
récemment souligné l’absence de tension sur les prix à court terme.
La BCE devrait d’ailleurs abaisser sa prévision d’inflation
cette année vers 1,8%, un niveau conforme à sa définition de la stabilité des
prix. Mais elle devrait aussi légèrement relever sa projection pour 2008. Côté
croissance, elle devrait annoncer jeudi un rehaussement de ses prévisions pour
les deux années.
Les gardiens de l’euro s’inquiètent des menaces de spirale
inflationniste liées à d’éventuelles hausses de salaires très élevées. Relance
économique aidant, les industriels et prestataires de services ont plus de marge
pour augmenter leurs tarifs, ce qui tracasse aussi la BCE. La récente chute des
marchés boursiers mondiaux ne devrait pas changer la donne, estime Holger
Schmieding, analyste à la Bank of America.
L’économiste (ma)